Une école a été construite par la société Engen à Cibitoke. Des habitants de Rugombo accusent le gouverneur de l’avoir privatisée sans l’accord de tous les concernés. Celui-ci nie les faits.
<doc5225|right>« Les classes sont pléthoriques alors que le gouverneur vient de donner des locaux à des particuliers », se lamente D.N., un habitant de la province Cibitoke. Cet enseignant de la commune Rugombo espérait que les effectifs allaient diminuer dans certaines écoles grâce à la construction de ces nouvelles infrastructures scolaires. Ces bâtiments composés de huit salles de classes et un bureau se trouvent sur la colline Karurama en commune Rugombo. Ils sont situés à environ 500 mètres de la rivière Rusizi. Les habitants proches de cette école affirment qu’elle a été construite par la société Engen. « Elle a été inaugurée l’année passée par le président de la République », explique un quadragénaire rencontré sur les lieux.
Un village où vont habiter certains sinistrés de Cibitoke est en cours de construction grâce aux fonds du PNUD à côté de cette école. Une position militaire assurant la sécurité à la frontière avec la République Démocratique du Congo y est implantée. Des sources bien informées affirment que cette école n’a pas encore fonctionné jusqu’à présent. Néanmoins, s’étonnent-elles, le gouverneur de Cibitoke vient d’accorder les locaux aux Congolais. Ces habitants estiment que le gouverneur n’a pas tenu compte des effectifs des élèves ayant réussi au concours national dans sa province avant de poser un acte pareil.
D’après eux, il aurait reçu beaucoup d’argent, d’où cette décision unilatérale, sans même consulter le directeur provincial de l’enseignement. Ils lui demandent d’annuler le contrat afin que leurs enfants trouvent facilement où étudier. Dans la lettre N°531.05/160/012 du 27 juin 2012 dont Iwacu s’est procuré une copie, le gouverneur de Cibitoke accorde les salles au recteur de l’université internationale de l’Etoile Brillante pour une seule année académique.
Le Directeur Provincial de l’Éducation était au courant
Anselme Nsabimana, gouverneur de Cibitoke assure que le processus a été consensuel : « Le directeur provincial de l’enseignement et les parlementaires étaient au courant. » Il affirme, en outre, que les responsables de cette université ont accepté de l’équiper pendant cette année : « Nous ne pouvions pas refuser alors que les salles étaient vacantes. » Par ailleurs, ajoute-t-il, la province de Cibitoke a besoin d’une université.
Anicet Saïdi, DPE à Cibitoke, explique que l’établissement sera une école d’excellence. Pourtant, raconte-t-il, les activités scolaires n’ont pas encore commencé parce que le ministère de l’Enseignement supérieur a constaté que les critères ne sont pas remplis. «Une école d’excellence doit être clôturée, doit avoir de l’eau, de l’électricité, un l’internat, un réfectoire,… », fait-il remarquer.
Paradoxalement, Anicet Saïdi affirme qu’il n’a pas vu ce contrat entre le gouverneur et le recteur de cette université, alors que c’est lui qui s’occupe de l’éducation. Il demande au gouverneur de lui montrer toutes les correspondances afin de lever toute équivoque.
La province de Cibitoke a six écoles secondaires :
– Lycée technique de Rugombo
– Lycée communal de Rugombo
– Collège des amis
– Collège de Kiramira
– Collège de Rugeregere
– Lycée de Cibitoke
4799 élèves ont été orientés dans les collèges communaux et 136 dans des lycées publics.
