Les orpailleurs ont été sommés d’arrêter leurs activités. La grogne est totale. Les autorités administratives demandent la patience et interpellent les orpailleurs à s’organiser en association.
<doc7372|right>11 jours après la mesure présidentielle d’interdire les activités des orpailleurs sur tout le territoire burundais jusqu’à ce que leurs activités soient ré-organisées, c’est la colère au sein des gens du métier. Pierre N., un quinquagénaire de Cibitoke s’indigne que la mesure soit venue alors qu’il venait d’acheter "3 sites d’extraction d’or pour une valeur de plus de 3 millions de Fbu"
Et les orpailleurs qui se sont exprimés à visage découvert pestent contre "le flou entoure cette mesure présidentielle. Peut-être qu’on veut nous chasser de nos sites !" Et d’évoquer les conséquences de cette mesure qu’ils jugent "très impopulaire" : "Le banditisme pourrait augmenter car nous n’allons pas accepter de mourir de faim avec nos enfants".
Les activités commerciales en pâtissent
Dans différents bistrots et boutiques situés surtout dans les communes de Mabayi et Rugombo, les commerçants parlent de mévente, alors que leurs articles étaient spécialement achetés par les orpailleurs. Même son de cloche chez les propriétaires des cabarets de la commune de Rugombo.
Jacques Minani détient un bistrot au chef-lieu de la province de Cibitoke : "Les orpailleurs, tout en prenant des brochettes, buvaient jusque tard dans la nuit. Pour le moment, nous travaillons à perte", ajoute-t-il avec colère.
Des inquiétudes sur lesquelles revient le Gouverneur de la province de Cibitoke. Anselme Nsabimana demande aux orpailleurs de faire preuve de patience pendant une période de 2 mois : "Ils pourront s’organiser en association", lance-t-il, indiquant par ailleurs que "des sanctions sévères vont être appliquées à l’encontre de toute personne qui tentera de perturber la quiétude de la population par des actions de sabotage ou de vol."