Depuis juillet 2013, 14 personnes accusées de sorcellerie ont été tuées dans la commune de Bukinanyana en province de Cibitoke. Toutes se trouvaient sur des listes dont les auteurs restent inconnus. Celles qui sont encore vivantes demandent d’être protégées.
Dans la nuit du 10 au 11 août, dans la zone Ndora, à une centaine de km du chef-lieu de la province Cibitoke, une personne – la quatrième -, a été tuée dans cette localité. Les autres zones de la commune Bukinanyana n’ont pas été épargnées : 5 personnes tuées à Bumba ; 1 à Rusenda; 4 à Gahabura et dans Masango, il n’y a que des blessés. Ces 14 personnes ont été tuées par armes blanches ou à feu et figuraient sur des listes de personnes accusées de sorcellerie. Hormis deux personnes, les autres ont plus de 50 ans.
« Nous demandons d’être sécurisés pour ne pas subir le même sort », demande Nikobamye Sirimuka, 58 ans. Et de confier : « J’ai su que j’étais sur la liste, il y a 4 mois, alors que je suis innocent. Je ne peux même pas porter plainte parce que j’ignore les auteurs de ces tracts. » Patrice Sindihebura, alias Kimoshori, 56 ans, est le n°1 sur le tract : « C’est après avoir fait le deuil de mon frère, qui venait de mourir, que j’ai été cité comme faisant partie de la liste des sorciers et accusé de l’avoir tué. »Il se dit fort étonné parce qu’au sein de sa famille élargie règne une bonne entente. « Les autorités peuvent nous installer dans un autre village, puisque certaines personnes ne veulent pas vivre avec nous », propose le vieux Kimoshori.
Les défenseurs des droits de l’Homme établis dans cette province sont profondément indignés par ces tueries. L’un d’eux affirme que la thèse de la sorcellerie comme origine de cette vague d’assassinats n’est pas crédible, « vu les conflits fonciers observables partout dans la province. »
La sécurité est bonne en général, selon l’administrateur communal de Bukinanyana, Floride Niyibitegeka. Selon cette dernière, ce qui pousse les gens à s’entretuer, ce sont les conflits fonciers entre les membres d’une même famille. « Nous organisons beaucoup de réunions de sécurité et j’ai demandé un appui de la part du gouverneur, du procureur, de la police pour plus de sensibilisation. »
Pour le moment, rassure-t-elle, les enquêtes sont en cours pour retrouver ces armes (une kalachnikov, un pistolet et des grenades) : « La preuve est que quatre parmi les auteurs des crimes sont déjà en prison à Mpimba et les autres seront appréhendés. Nous avons déjà constitué des comités de sécurité sur toutes les collines. »
Pour Anselme Nsabimana, gouverneur de Cibitoke, ces meurtres sont liés aux conflits fonciers et promet de multiplier des campagnes de sensibilisation pour inciter la population à ne pas se faire justice. « Les contrevenants seront jugés conformément à la loi ».
Le gouverneur dit on fera une campagne de sensibilisation et l’administrateur dit on est entrain de mener des enquêtes alors que des personnes sont entrain de mourir pour des débilités pareils alors que l’urgence était plutot celui de protéger les personnes inscrites sur les listes en arrêtant pour des raisons d’enquêtes les présumés criminels vu que d’après l’article ils sont connus par leurs victimes.
Grotesque !!!!
L’histoire retiendra un pouvoir qui rimait avec crime et médiocrité. Au fait Nkurunziza Pierre n’est plus un nationaliste. Merci
Iwacu Iwacu iyo nkuru ntitandukanye n iy aba polisi bari bakuru muri pafe bajejwe Gatumba birukanywe. Kubera DG-PNB na ministre wa securite siho bari. Canke ntibakora ivyo bajejwe. None iyo nkuru mwari muyizi?? Ego n ivyo vy aba sorciers birababaje, ariko tohoze n ivyo!!
J’ai en plus une question. « Sorciers abattus », qu’est-ce à dire? Qu’abattre des sorciers supposés aurait été comprehensible. Et comment définit-on un « sorcier » dans le code burundais?
Les titres par lesquels vous décrivez ces faits sont un peu légers voire déplacés. Justice « populaire » vraiment? Des titres comme « Crimes rituels » ou « De la superstition à la barbarie » seraient mieux mieux appropriés. Qui plus est, ce n’est pas en organisant des séances publiques de « sensibilisation » que les autorités devraient réagir, mais en applicant la loi qui régit les crimes de sang. Le ton presque anodin de l’article donne une impression de banalisation. Comme si tout cela relevait de l’ordre normal des choses. Est-ce le cas au Burundi?