La population craint des cas de représailles de la part des familles des victimes et demande à l’administration de prendre les mesures adéquates. Cette dernière prévient.
Certains habitants des communes de Buganda, Mabayi et Mugina dans la province de Cibitoke disent qu’ils ont peur. Cela est dû à des délits liés à la sorcellerie d’une part et aux règlements de compte liés à des conflits fonciers. Selon les informations recueillies sur terrain, certains jeunes mal intentionnés tuent des gens âgés pour récupérer leurs avoirs (bétail, terres). D’après des témoins rencontrés sur la colline Rubirizi en commune Mugina, dans la nuit du 12 au 13 décembre, deux personnes ( un homme et sa femme), ont été tuées à leur domicile, victimes d’une attaque perpétrée par des personnes non identifiées, armées de machettes et de gourdins. Leurs voisins se disent inquiètes de cette mort horrible et demandent que des enquêtes soient menées à temps pour que les bourreaux soient appréhendés et traduits en justice.
De plus, en moins de deux semaines, 2 autres personnes ont également été assassinées dans la commune Mabayi et 2 autres à Buganda par des machettes et grenades. Ces atrocités prennent une ampleur inquiétante. Certaines familles des victimes ont déjà décidé de se faire justice si les auteurs ne sont pas appréhendés. Les personnes ciblées étant des gens âgés, certaines personnes de cette catégorie d’âge ont déjà quitté leur domicile craignant pour leur sécurité. C’est le cas de Melchior Ndahasanze, un sexagénaire père de 8 enfants qui a fui vers le chef-lieu de la province depuis la commune de Mugina. A Mabayi, rapporte un certain Jacques Nunzubumwe qui s’est échappé à peine la semaine dernière dans une attaque meurtrière menée par un groupe de jeunes en colère armés de machettes et gourdins l’accusant de tuer les membres de leurs familles. Pour le moment, selon ces témoins, certains habitants craignent d’être attaqués pendant la nuit dans leurs ménages et décident de passer la nuit à la belle étoile.
Les auteurs n’ont plus peur de la justice
Selon des sources judiciaires à Cibitoke, 6 parmi les présumés auteurs de ces crimes se sont déjà présentés volontairement à la justice après avoir commis les crimes. Suite à cette nouvelle attitude adoptée par ces auteurs présumés, les habitants y voient une recrudescence des crimes qui peuvent même conduire à des cas de représailles. Ils demandent que des mesures de sécurité soient prises dans les plus brefs délais. Le gouverneur à Cibitoke met en garde quiconque veut déstabiliser la paix et la sécurité dans cette province. Carême Bizoza précise que des mesures sévères sont déjà envisagées pour les récalcitrants. M. Bizoza appelle les autorités administratives à la base à multiplier des réunions de sensibilisation de leurs administrés afin que la paix et la sécurité soient garanties dans toute la province.
Les défenseurs des droits humains œuvrant à Cibitoke déplorent quant à eux le comportement de la justice qui ne veut pas juger les coupables qui ont ouvertement accepté de pouvoir commettre des crimes. Plutôt, ils ont été libérés après quelques jours.