Les personnes déplacées du site de Karurama mènent une vie misérable. Pour gagner leur vie, les enfants abandonnent l’école et rejoignent leurs mères pour mendier dans les rues.
Au site des déplacés de Karurama, situé à 2 kilomètres du chef-lieu de la province Cibitoke en commune Rugombo, des hommes, des femmes et des enfants sont dans des conditions précaires. Au moins 900 personnes composant 168 familles résident sur ce site. La seule fois où ils ont été aidés, c’était il y a un an, déplorent ces familles composées en grande partie des Batwa, des démobilisés et des rapatriés burundais en provenance des pays voisins. Jean-Claude Nzeyimana, sexagénaire, et père de 7 enfants, vient de passer plus de 10 ans dans ce site. Les maisons sont presque vétustes. Les habitants craignent qu’avec cette saison des pluies, elles ne soient détruites, causant des dégâts matériels et humains.
Même son de cloche chez Immaculée Nkunzimana. Cette mère de 6 enfants rencontrée sous l’arbre en colère précise qu’actuellement, aucun de ses enfants ne va à l’école. « Ils doivent contribuer à la survie de la famille. » D’autres enfants rejoignent leurs mères pour mendier dans la ville de Rugombo et surtout dans les rues, les marchés et les bistrots pour gagner du pain au quotidien. D’autres ne veulent pas aller à l’école ventres affamés et décident d’aller mendier.
L’administration appelle à la patience
Ces déplacés indiquent avoir passé plus de dix ans dans ce site sans avoir de terres cultivables. « A notre arrivée, le ministère de la Solidarité nous avait fait beaucoup de promesses y compris également les terres cultivables », regrette un sexagénaire en désolation totale.
Selon lui, une vie sans terre cultivable c’est comme un enfer. « Même les fonctionnaires de l’Etat et les commerçants de cette période font recours à la production agricole pour mieux assurer la gestion socio-financière de leurs familles. »
Le responsable du site de Karurama déplore également cette vie précaire que vivent ces habitants. Il demande au ministère ayant la Solidarité dans ses attributions de leur venir en aide.
Au gouvernement du Burundi, « Reta mvyeyi », de faire quelque chose pour que cette population trouve une aide sociale.
Gilbert Manirakiza, l’administrateur de la commune Rugombo, se dit préoccupé par la situation qui prévaut dans le site de Karurama. Il affirme qu’il n’a jamais cessé de contacter les humanitaires pour eux et leur demande d’être patients jusqu’à ce que la situation soit maîtrisée.