Dimanche 22 décembre 2024

Société

Cibitoke/Rugombo : les agriculteurs protestent contre la destruction de leurs champs

18/09/2019 Commentaires fermés sur Cibitoke/Rugombo : les agriculteurs protestent contre la destruction de leurs champs
Cibitoke/Rugombo : les agriculteurs protestent contre la destruction de leurs champs
Un des tracteurs en action dans une bananeraie

Depuis une semaine, des tracteurs saccagent les champs se trouvant dans le périmètre de l’ancienne propriété de la société Rugofarm à Gabiro-Ruvyagira en commune Rugombo. Des agriculteurs ayant encore leurs cultures de cette aire désormais domaniale sont dans la désolation.

Les paysans qui ont vu ces machines passer dans leurs champs affirment qu’ils attendaient une bonne récolte mais ils sont actuellement désespérés. Ces cultivateurs sont très remontés contre la décision de détruire leurs champs de maïs, de tomates, de haricot, d’arachides et de soja alors qu’il ne restait que peu de temps pour procéder à la récolte.

La plupart de ces paysans affirment que leurs familles ne vivaient que de l’exploitation de cet espace qui appartenait auparavant à la société Rugofarm.

L’un de ces agriculteurs contactés sur le lieu indique qu’il devrait récolter son champ d’un hectare de maïs et un demi-hectare de tomate mais toutes ces cultures ont été détruites. Selon lui, il lui sera difficile de rembourser le crédit obtenu auprès d’une banque.

Un autre agriculteur qui avait planté du haricot, des arachides et du soja, dit qu’il ne voit pas actuellement comment subvenir aux besoins de ses enfants, les nourrir payer leurs frais de scolarité.

D’autres cultivateurs affirment qu’ils se préparent pour émigrer en République Démocratique du Congo. Selon ces derniers, la situation prévalant à Gabiro-Ruvyagira ne leur permet pas de mener une vie paisible.

Pour Jacques Nteziryayo, sexagénaire qui exploitait une propriété située dans ce périmètre depuis une quinzaine d’années, il y a risque de disette sous peu. C’est le même scénario pour Rose-Marie Niyongere, veuve et mère de 7 enfants, ayant également une propriété dans cette aire depuis plus de 10 ans. «C’est la désolation, on se préparer à récolter nos champs ».

Contacté, le Bureau provincial chargé de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage à Cibitoke affirme que ces agriculteurs ont été sommés à maintes reprises de quitter ces lieux. «Ils ont fait la sourde oreille, ils n’ont pas respecté les mises en garde données par la commission chargé de gérer cette propriété de l’état».

Béatrice Nyabenda, directrice de la BEPAE indique que ces agriculteurs ont eu plusieurs avertissements leur demandant de ne pas mener des activités agricoles dans cette propriété domaniale car le gouvernement y prévoyait d’autres projets. La directrice de la BEPAE indique que cet espace est réservé à l’exploitation moderne avec aménagement des routes et des canaux d’irrigation.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Que la compétition politique soit ouverte

Il y a deux mois, Iwacu a réalisé une analyse de l’ambiance politique avant les élections de 2020 et celles à venir en 2025. Il apparaît que la voix de l’opposition est presque éteinte. Il n’y a vraiment pas de (…)

Online Users

Total 3 711 users online