Ces anciens occupants de terres appartenant autrefois à l’industrie agroalimentaire de Rugofarm dans la commune Rugombo ont fui le pays par peur de la prison. En RDC, ils cultivent des terres pour trouver les frais à rembourser aux banques contractées avant d’être expropriés par l’État.
Arrivé à la rivière Rusizi séparant la commune Rugombo de la province Cibitoke et le groupement d’Itara-Luvungi en République Démocratique du Congo, on observe un mouvement de Burundais qui migrent vers ce pays avec leurs enfants et leurs biens. De l’autre côté de la frontière, d’autres Burundais sont déjà à pied d’œuvre en exploitant les terres congolaises.
Le kirundi est parlé dans les champs de riz, maïs, haricots, champs en bon état occupés par les Burundais dont la plupart ont fui la province Cibitoke après avoir été expropriés par l’Etat burundais.
Selon ces Burundais rencontrés sur place, ils ont fui la province Cibitoke il y a deux mois de peur d’être emprisonnés car, en exploitant ces terres, ils avaient contracté des crédits auprès d’institutions financières. D’après Elysée Ndenzako, un Burundais trouvé au champ du riz qui a été exproprié de son champ de 10 hectares, il avait contracté un prêt dans une banque. Ce père de 6 enfants âgé de 56 ans a jugé bon de quitter la province Cibitoke vers le Congo dans le groupement d’Itara-Luvungi, plaine de la Rusizi territoire d’Uvira, afin de voir comment travailler et gagner de l’argent à rembourser.
Travail apprécié
Ces Burundais ont déjà exploité beaucoup de terres en RDC, surtout dans les groupements d’Itara-Luvungi, Kakamba, Luberizi et Sange dans la plaine de la Rusizi. Les autorités locales de ces groupements saluent leur dynamisme.
Un des chefs coutumiers du groupement de Kakamba, Jadot Sogoti Rusimbi promet son soutien et apprécie le fait qu’ils ne présentent aucun danger pour la sécurité du pays. Ces autorités congolaises appellent à nouveau les Burundais qui veulent vivre au Congo en cultivant à s’y rendre et surtout ceux qui veulent exploiter ces vastes étendues de terres car le pays va profiter de l’augmentation des vivres.
Béatrice Nyabenda, directrice provinciale de l’environnement, agriculture et de l’élevage à Cibitoke demande aussi à ceux qui exploitent actuellement cette ancienne propriété de l’industrie agro-alimentaire Rugofarm de respecter les normes de l’État de peur d’être expulsés de ces domaines.