Selon les cultivateurs de la commune Rugombo, la Compagnie de gérance du coton (Cogerco)veut s’approprier de leurs terres pour la plantation du coton.
« C’est l’administration qui nous a confiés ces champs de cultures », précisent ces cultivateurs. Pour eux, les exproprier signifie le non-respect des biens d’autrui.
Ils affirment les avoir exploités pendant plus de 30 ans. Pour ce, poursuivent-ils, la Cogerco n’a aucune raison de les chasser.
En plus, ils disent qu’ils ont des attestations de reconnaissance octroyées par l’administration communale de Rugombo.
Ils refusent que la Cogerco exige la culture du coton seulement.
Des réunions de sensibilisation ont été tenues.
Selon le directeur de plantation de cette société du coton, Arthémon Ntirandekura, avant de les chasser la direction, l’administration et la police, ont organisé des réunions de sensibilisation à leur endroit.
« Nous nous sommes convenus d’y pratiquer la culture du coton afin d’en faire une grande production », précise-t-il. Pour Arthémon Ntirandekura, ceux qui disent que ces champs leur appartiennent, n’ont pas participé aux réunions. Et d’affirmer que les cultivateurs récalcitrants seront punis conformément à la loi.
L’octroi du droit d’usufruitier(jouisance et non propriete) a un individu pour l’ exploitation d’un terrain dans un paysannat , une loi qui date de l’epoque coloniale belge est conditonnee essentiellement a la culture du coton dans les terres a basse altitude comme culture de rente aux cotes du cafe et du the pratiquees dans les regions naturelles de hauteur a climat tempere comme le Kirimiro et les Mirwa. Les paysans peuvent exceptionnellement y pratiquer des cultures intercalaires comme le mais, le manioc et de haricots et un des soles doit chaque annee rester en jachere pour laisser la terre se reposer, mais la priote est obligatoirement reservee a la culture du coton dont la Cogerco assure l’encadrement par la distribution des semences, les produits phythosanitaires pour le traitement des plants contre les maladies et l’achat de la recolte annuelle.L’explotation des parcelles etant conditionnelle a la culture du coton; un mauvais entretien ou un abandon conduit inevitablement a un retret de la parcelled a son exploitant.La Gogerco etant une entreprise etatique, elle est a la fois juge et jury et sa parole prime sur celle de l’administration locale et le paysan n’a d’autre choix que de se plier a la volonte de la puissance publique.A moins d’un changement de la loi regissant le droit d’exploitation des parcelles dans les paysannats et villages, la resistance de ces paysans de Rugombo restera veine.
La production du coton ne nourrit pas le peuple. Elle enrichit une société avide de profit.