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Cibitoke : quand la victime devient l’auteur du viol !

05/06/2013 Commentaires fermés sur Cibitoke : quand la victime devient l’auteur du viol !

Une famille de la zone Butahana, commune Mabayi est menacée par un présumé violeur de leur enfant. Des considérations politiques risquent de prendre l’emporter du moment que les rivalités entre les partis CNDD-FDD et FNL sont en passe de se substituer à la justice. <doc2214|left>Melchior Ciza, 24 ans, est attrapé en fragrant délit, vendredi 11 novembre, alors qu’il tentait de violer Médiatrice Gahimbarekimana 18 mois, de la colline Mageyo, zone Butahana. « Je quittais juste ma maison pour chercher les porteurs qui devaient transporter au marché les cruches de la bière locale « Rugombo » Au retour, j’ai surpris M.Ciza qui avait déjà déshabillé mon enfant et se préparait à passer à l’acte », raconte Maniriyo Yvette, la maman de Médiatrice. Selon cette jeune femme de 28 ans, le présumé auteur a essayé de fuir ; mais sans succès, car l’entourage était déjà alerté. A ce moment, continue- t-elle, son beau- frère, Gabriel Ntiharirizwa en collaboration avec les administratifs à la base et les forces de l’ordre ont arrêté et conduit l’auteur au cachot de la commune Mabayi. Il a, par après, été transféré au cachot du chef-lieu de la province de Cibitoke. D’après une source sur place, le présumé auteur a bel et bien avoué sa culpabilité. Ce qui a été confirmé par l’officier de police judiciaire en possession du dossier. Affaire politisée Ancien démobilisé des FNL, Gabriel Ntiharirizwa, oncle de la victime, explique que le chef de zone Butahana, en connivence avec un certain Wamiremera lui aussi démobilisé du CNDD-FDD menacent la famille de la victime : « Ils nous filent partout et nous exigent de retirer la plainte sans aucune autre forme de procès. » D’après lui, la famille du présumé auteur a opté pour la politisation de l’affaire. Pour preuve, poursuit-il, « nous sommes accusés d’appartenir à l’ADC-Ikibiri et par conséquent les ennemis du pouvoir en place ». Il s’agit, selon lui, d’un montage fabriqué de toutes pièces pour étouffer l’affaire. « Une réunion s’est tenue à Mabayi et on a décidé de porter plainte contre nous. Et pourtant, c’est nous qui sommes victimes », s’indigne-t-il. Selon ses dires, le procureur de la République à Cibitoke a émis une convocation intimant la famille de la victime de comparaître au parquet. C’est qui est étonnant, continue-t-il, la convocation ne porte pas de motif et pas plus que le dossier n’a été transmis au parquet, car il est toujours au commissariat de la police judiciaire.  « Le présumé auteur risque d’être relâché avant que justice ne soit rendue », se plaint Alexis Ntibiyumwe, père de la victime. D’après lui, la tendance est d’emprisonner certains membres de la famille de la victime à la place du présumé auteur. Contacté à ce sujet, le procureur Alexis Ciza dit être au courant de cette affaire et travailler avec l’administration provinciale pour vider définitivement cette question. D’après les informations recueillies sur place, les cas de viol sont légion dans la commune de Mabayi suite à l’impunité. Cette dernière explique les inquiétudes de Madeleine Ntahimpera rencontrée au chef-lieu de la commune. « Il n’y a pas trois moins, deux enseignants accusés de viol ont été récemment libérés. Pourtant, ils avaient même été révoqués de la fonction publique», s’insurge cette sexagénaire de 8 enfants. Les organisations de défense des droits de l’homme à Cibitoke, quant à elles, n’y vont à quatre chemins : « Le viol et l’attentat à la pudeur sont punissables par le code pénal. » Celui-ci, selon une source proche du parquet de Cibitoke, réprime sévèrement la tentative de viol. Le Centre de développement familial (CDF) Cibitoke a promis de suivre de près cette affaire. Toutefois, il appelle les leaders à briser le silence en dénonçant les actes de viol. Il interpelle aussi les autorités administratives, médicales, policières et judiciaires pour qu’elles assistent les victimes.

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