Les habitants de la colline et zone Ruhororo en commune Mabayi de la province Cibitoke vivent dans des conditions sanitaires insupportables liées au manque d’eau potable. Environ 5 ans sans cette denrée vitale. Ils appellent l’administration à régler ce problème.
Les habitants de cette localité située à quelques kilomètres de la frontière rwandaise vivent la peur au ventre : ils craignent l’émergence des maladies des mains sales. Le problème de manque d’eau est sur toutes les lèvres.
Des scènes de gens à la recherche de l’eau se promenant avec des bidons de couleur jaune, portés sur un vélo ou sur la tête, font partie du paysage.
Une femme interrogée, seau à la main, confie que Ruhororo vient de faire plus de 5 ans sans eau potable. «L’eau que nous consommons vient des marigots pas rassurants ou de la rivière Nyamagana».
Selon Claude Nsanze, père de 8 enfants, le manque d’eau est un des problèmes cruciaux dans sa famille : «Mes enfants sont toujours victimes des maladies des mains sales».
D’après ce sexagénaire, cette situation remonte à 2015 lorsque les relations entre le Burundi et le Rwanda se sont détériorées. Avant cette période, raconte Immaculée Ndikumana, mère de 6 enfants, les habitants de Ruhororo consommaient de l’eau puisée dans la rivière Ruhwa séparant ces deux pays. C’est à moins de 500 mètres.
«Actuellement personne ne peut s’aventurer tout près de cette rivière de peur d’être la cible des balles des militaires stationnées de part et d’autre de ce cours d’eau», révèle cette dame.
Plus de 10 km pour trouver de l’eau
Aujourd’hui, ces habitants de la colline Ruhororo, se retrouvent obligés de parcourir plusieurs kilomètres pour trouver de l’eau potable. Avec ce problème, un commerce inhabituel s’est développe : les gens, du moins ceux qui ont des moyens, achètent de l’eau.
Ces habitants jugent les prix exorbitants : un bidon de 20 litres peut se vendre à 1.000 Fbu. «Ce n’est pas tout le monde qui peut avoir cette somme chaque jour», se lamente un habitant de cette localité.
Pendant la saison des pluies, la majorité de la population du centre de Ruhororo se contentent de l’eau de pluie. Celle-ci est pratiquement utilisée dans presque toutes les activités nécessitant de l’eau.
Certains parents rencontrés disent que leurs enfants sont de plus en plus sales. «Suite au manque d’eau, leurs habits ne sont plus lavés, finies les baignades dans la Ruhwa».
Ce centre Ruhororo abrite également une structure sanitaire et divers postes militaires assurant la sécurité à la frontière. Tout le monde a peur des maladies des mains sales. Un centre de santé enregistre dans la plupart des cas des maladies comme la bilharziose, l’amibiase et l’ascaridiose.
Les habitants de cette localité demandent à l’administration communale de tout faire pour trouver une solution à ce problème avant que la situation n’empire en entraînant des maladies comme le choléra ou la dysenterie.
Pascal Basarurwuzuye, administrateur de la commune Mabayi reconnaît que ce problème de manque d’eau potable est un défi majeur sur cette colline de Ruhororo.
Selon lui, des études sont en cours pour rendre l’eau disponible dans cette localité. Il appelle les habitants de Ruhororo de faire preuve de patience en attendant une solution.