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Cibitoke : plus de 90 mille enfants non enregistrés à l’état-civil

05/05/2013 Commentaires fermés sur Cibitoke : plus de 90 mille enfants non enregistrés à l’état-civil

Une vaste campagne d’enregistrement gratuit des naissances, des décès et des mariages est entamée dans les provinces de Bubanza et Cibitoke. Le concubinage et l’ignorance sont à l’origine du non respect de ces devoirs civiques.

<doc5146|left>C’est le 3 septembre que l’Association pour la Promotion des Droits des Enfants Marginalisés, Aprodem-Girizina en sigle, a procédé au lancement officiel de l’enregistrement à l’état-civil des déclarations tardives des naissances, des décès et des mariages dans les provinces de Bubanza et Cibitoke. C’était au chef-lieu de la commune Buganda.
Selon le représentant légal de l’Aprodem-Girizina, Prudence Ntamutumba, cette campagne de plus de trois mois va concerner 104 241 faits d’état-civil de naissances, décès et mariages dont 83.235 pour la seule province de Cibitoke.

D’après le chef de mission de War Child Holland, François Wonge, tout enfant a droit à être enregistré et avoir un nom. « Juridiquement et légalement l’enfant n’est pas reconnu lorsqu’il n’est pas enregistré à l’état-civil » a-t-il insisté. François Wonge dit que l’enregistrement des faits d’état-civil, en l’occurrence les naissances, constitue la promotion universelle de l’enfant.

Satisfaction des bénéficiaires

Pierre Nikobamye et Madeleine Kubwimana, un couple en union libre depuis 10 ans, ne cachent pas leur satisfaction. D’après Madeleine Kubwimana, un mariage légalement enregistré à l’état-civil procure du bonheur au foyer. « Pour le moment, je n’aurai plus à craindre d’être chassée par mon mari sans aucune autre forme de procès », ajoute-t-elle avec sourire. Quant à son mari, les couples concubins éprouvent énormément de difficultés d’assurer une bonne éducation à leurs enfants.
Même constant chez Nicélate Nikobareha qui vient d’inscrire 5 enfants dont un bébé de 3 mois. D’après elle, cette campagne d’enregistrement des faits d’état-civil vient à point nommé. « Etant veuve, je ne peux pas avoir l’argent nécessaire pour faire inscrire tous mes enfants à l’état-civil. A présent, je me sens réconfortée », annonce-t-elle en exhibant les attestations de naissance.

Le secrétaire permanent au ministère de l’Intérieur a vivement remercié l’initiative de l’Aprodem-Girizina. Sévérin Mbarubukeye a fait savoir que les provinces de Cibitoke et Bubanza sont parmi les dernières en matière d’enregistrement des actes de l’état-civil.  L’enregistrement d’une naissance, continue-t-il, est un droit absolu pour tout enfant. « Un enfant non enregistré à l’état-civil n’a pas droit de bénéficier de certains services offerts par le gouvernement telle que la gratuite des soins de santé et de l’enseignement primaire », insiste-t-il. Il signale aussi que le nombre exact de la population d’un pays permet à ce dernier de planifier les activités de développement.

Du côté de l’administration locale, le gouverneur de la province de Cibitoke, Anselme Nsabimana, a fait savoir que les effectifs des naissances, des mariages et des décès à l’état-civil sont très bas dans les communes de Rugombo et Buganda frontalières avec la RDC. Et de conclure : « Une amélioration est attendue dans les services provinciaux de l’état-civil grâce à l’appui de l’Aprodem-Girizina. »

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