Deux secteurs à savoir Rukana et Mparambo I fortement touchés totalisent à eux seuls 38 cas sur les 48 déjà connus. L’absence de l’eau potable est à l’origine de cette épidémie qui inquiète les administratifs et les habitants de cette commune. Les autorités sanitaires conseillent à la population de se laver régulièrement les mains et d’utiliser à bon escient les sanitaires.
Trouvé au centre de santé de Rugombo à 1 km du chef-lieu de la commune, Pierre Ntahondi souffre de diarrhée aigue et de vomissement. Ce père de 6 enfants habitant du secteur Rukana est dans un état très sérieux. « C’est après divers examens médicaux, que nous nous sommes rendus compte qu’il souffrait du choléra », nous fait savoir gentiment une infirmière de cet établissement sanitaire.
Ce cas est loin d’être isolé. Marthe Niyokindi vient de passer une semaine à ce même établissement sanitaire. Cette maman de 8 enfants du secteur Mparambo I-Rubuye a été sauvée de justesse. « Elle est venue tardivement pour se faire soigner. Nous avons dû mobiliser tout le personnel médical pour ce cas », indique avec fierté le titulaire de ce centre de santé.
D’après un responsable de ce centre de santé, leur établissement sanitaire a déjà accueilli 48 patients depuis le 24 octobre 2012.
Selon les données recueillies sur place, d’autres secteurs de la commune de Rugombo ne sont pas épargnés. On cite par exemple les secteurs de Samwe, Gabiro-Ruvyagira et Mparambo II.
Cette situation inquiète les administratifs de cette commune. Un chef de zone qui s’est exprimé à visage découvert explique que le choléra est devenu endémique. « Chaque fois, on parle de choléra sur presque toutes les collines, ce qui nous fait peur », indique-t-il avec frayeur.
Même son de cloche du côté de Michel Nzeyimana de la colline Rukana. Ce riziculteur indique que le choléra a déjà emporté deux de ses voisins depuis la fin de l’année 2012.
Manque d’hygiène
Tous les responsables sanitaires dans cette province de l’Ouest du pays qui se sont exprimés font savoir que le manque d’eau potable est souvent à l’origine du choléra. D’après eux, la plupart de la population n’a pas accès à l’eau potable et utilise seulement l’eau de la rivière Nyakagunda.
L’autre raison non moins importante avancée par ces mêmes responsables est l’absence des sanitaires dans une commune à forte concentration humaine.
Toutefois, des actions visant à sensibiliser la population et à désinfecter toutes les maisons du coin sont en train d’être menées par la croix-rouge. « Nous lançons un appel pressant à toute la population d’amener les malades dans différents établissements sanitaires et non pas les acheminer dans les chambres de prière », a insisté un responsable de la croix-rouge rencontré sur place.