Deux secteurs, Camakombe et Gitumba, totalisent à eux seuls 25 cas sur les 28 déjà connus. L’absence d’eau potable est à l’origine de l’épidemie. Ce qui n’empêche pas les autorités sanitaires d’appeler la population … à se laver régulièrement les mains !
Au centre de santé de Camakombe à 10 km du chef-lieu de la commune Mugina, Pierre Ntahondi, souffrant de diarrhée aigüe et de vomissement. Ce père de 6 enfants est dans un état grave. A ses côtés, Marthe Niyokindi, qui vient de passer une semaine à ce même établissement sanitaire. Cette maman de 8 enfants du secteur Gitumba a été sauvée de justesse. « Elle est venue tardivement pour se faire soigner. Nous avons dû mobiliser tout le personnel médical pour ce cas », indique avec fierté le titulaire de ce centre de santé.
D’après un responsable de ce centre de santé, leur établissement sanitaire a déjà accueilli 28 patients depuis le 1 Novembre2013. Selon les données recueillies sur place, d’autres secteurs de la commune de Rugombo ne sont pas épargnés. On cite par exemple les secteurs de Rukana, Samwe, Gabiro-Ruvyagira et Mparambo II non loin de la Commune Mugina.
Cette situation inquiète les administratifs de cette commune. Un chef de zone parle d’une maladie devenue endémique. Même son de cloche du côté de Michel Nzeyimana de la colline Camakombe. Ce riziculteur indique que le choléra a déjà emporté deux de ses voisins depuis ce mois de Novembre.
Tous les responsables sanitaires dans cette province de l’Ouest du pays qui se sont exprimés font savoir que le manque d’eau potable est souvent à l’origine du choléra. D’après eux, la plupart des habitants n’a pas accès à l’eau potable et utilise seulement l’eau de la rivière Ruhwa.
L’autre raison, non moins importante, est l’absence des sanitaires dans une commune à forte concentration humaine.
Toutefois, des actions visant à sensibiliser la population et à désinfecter toutes les maisons du coin sont en train d’être menées par la croix-rouge. « Nous lançons un appel pressant à toute la population d’amener les malades dans différents établissements sanitaires et non pas les acheminer dans les chambres de prière », a insisté un responsable de la croix-rouge rencontré sur place.