La police de sécurité routière a saisi 126 motos qui circulaient dans l’illégalité totale. Nombreux observateurs manifestent des inquiétudes au moment où la plupart de ces motos opéraient depuis plusieurs années au vu et au su des instances policières.
<doc5017|left>Une opération dirigée par la police de sécurité routière dans la province de Cibitoke lundi 6 août a permis de saisir 126 motos à travers toutes les communes de cette province de l’Ouest du pays. Elles n’avaient pas de documents officiels y compris même les plaques d’immatriculation. D’après le commissaire provincial de police à Cibitoke, ces motos sont souvent à l’origine de nombreux accidents observés ces derniers jours. « Cette décision a été prise après que cinq personnes aient trouvé la mort depuis le début de ce mois. Toutes les enquêtes effectuées confirment la responsabilité de certains motards qui opèrent dans la clandestinité », a fait savoir l’ OPC 2 Jérôme Ntibibogora.
Selon lui, en collaboration avec le parquet, ce dernier va incessamment sortir un mandat de perquisition pour permettre de mettre la main sur d’autres motos qui seraient encore cachées dans les maisons. Le but visé, poursuit-il, est de pouvoir identifier les motos qui circulent sur les routes en cas d’accident. Il demande aux
chefs de police éparpillés à travers toutes les communes de veiller à ce que toutes les motos qui circulent soient en ordre. « Le contrevenant sera puni conformément à la loi », renchérit-il.
Toutefois, la raison avancée par la police à Cibitoke est loin de faire l’unanimité auprès des propriéaires des motos. Très remonté B.N. affirme que sa moto possède tous les documents exigés. « Ma moto a été saisie pour d’autres mobiles.» Ce père de 8 enfants demande que la transparence soit de mise dans toutes ces opérations de saisie et de récupération des motos.
Corruption et lourdeur administrative
T.A, utilise une moto sans plaque. Ce jeune motard de Bukinanyana âgé de 20 ans révèle qu’il n’éprouve pas de difficultés à travailler sans plaque d’immatriculation lorsqu’il a quelque chose à donner aux agents de réglementation routière.
Interrogé pour savoir la raison qui le pousse à œuvrer de la sorte, T.A affirme sans ambages que les démarches d’obtention des documents officiels sont lourdes. Il demande plutôt la décentralisation des services habilités.
Même son de cloche du côté des défenseurs des droits de l’homme. Ces derniers dénoncent des cas de corruption imputables à certains policiers. Pour eux, d’autres raisons non avouées seraient à l’origine de cette opération de saisie des motos. Selon eux, dans le passé, de telles opérations étaient artificiellement montées pour soutirer de l’argent auprès des propriétaires de motos ou de véhicules. Ils rappellent que les motos et les bus de transport sont souvent dans le collimateur de certains agents de la police.