Cinq hommes du secteur Kahirwa, zone Buhindo, ont failli être tués par la population. Ils étaient accusés de sorcellerie.
Jeudi 9 juin 2011, vers 10 heures du matin, une foule composée d’hommes, femmes et enfants surgissent au chef-lieu de la Zone Buhindo. Armés de gourdins, bâtons, pilons et pierres, ils accusent cinq hommes d’être des sorciers. Quatre jeunes filles crient qu’elles sont ensorcelées. Tout à coup trois de ces présumés sorciers prennent le large. La foule s’en prend aux deux qui restent et les coups fusent de partout.
La police tire en l’air pour sauver la vie de ces « accusés » et disperser la foule. Elle évacue les deux hommes à moto vers l’Hôpital de Cibitoke où ils sont hospitalisés car grièvement blessés. Jacqueline Nibizi et Claudine Niyizompa membres des familles des quatre jeunes filles, témoignent qu’elles ont attrapé chez ces hommes certaines parties du corps humain (ossements, cheveux, autres fétiches) et une longue liste sur laquelle sont mentionnés les individus qui devraient trouver la mort au cours de ce mois de juin. Emportée par la colère, la même population a brûlé leurs maisons et a juré de les tuer s’ils reviennent.
« Il faut décourager la population à se faire justice »
L’administrateur de la commune Murwi, Rose Ndihoreye, promet d’assurer la sécurité de ces individus. D’après elle, deux sont déjà protégés à la Commune, deux autres à l’Hôpital et l’autre se cache dans un endroit non identifié. Elle affirme que beaucoup de réunions de sensibilisation sont programmées : « En collaboration avec les forces de l’ordre, nous allons mener des campagnes pour décourager la population à se faire justice. » La même autorité signale qu’un tel comportement se manifeste également au secteur Ruvumera, commune Rugombo frontalière avec Murwi où un certain Bosco Bucumi âgé de 60 ans vient d’être exécuté à coups de machette dans la nuit du 11 au 12 juin, accusé de sorcellerie.