Les frais de transport ont sensiblement grimpé passant du simple au triple. Les voyageurs et les chauffeurs ont perdu tout espoir. Aucune solution n’est envisagée pour le moment.
Au principal parking de Rugombo où se rangent presque tous les véhicules de transport desservant les communes de la province Cibitoke, les prix de ticket de bus ont été revus à la hausse. Pour cause, l’actuelle pénurie d’essence.
Pour la plupart des passagers interrogés, il faut débourser une somme de 10 mille Fbu pour le trajet Bujumbura-Rugombo alors que le ticket était de 5 mille Fbu.
Et c’est pareil pour se rendre à l’intérieur des communes de cette province où le ticket est passé carrément du simple au double et même plus dans des endroits les plus reculés inaccessibles surtout dans cette période pluvieuse.
« Il faut avoir suffisamment d’argent pour faire le trajet Rugombo-Mabayi ou Rugombo-Bukinanyana. Avant la pénurie de carburant, on pouvait utiliser respectivement 4.000 FBu et 7.000 FBu mais pour le moment, il faut avoir au moins 8.000 FBu et 15.000 FBu », se désole un jeune chauffeur visiblement en colère.
Un octogénaire rencontré au chef-lieu de la province Cibitoke, nous a clairement signifié qu’il vient d’annuler sa visite chez ses enfants qui habitent à Bujumbura. « Je préfère ne pas y aller au risque de ne pas avoir du ticket au retour », regrette-t-il.
Il s’agit d’un coup dur pour les populations sans moyens en cette période des fêtes de fin d’année. Les conséquences de cette pénurie de carburant sont multiples et c’est notamment la hausse des prix des produits agricoles.
Des prix des vivres en hausse
Le manque de carburant se répercute sur les prix des denrées alimentaires de première nécessité. Dans la plupart des marchés de la province Cibitoke, le carburant s’impose comme régulateur des prix d’autres produits.
Au marché du chef-lieu de la commune de Mabayi à plus d’une centaine de kilomètres de la capitale économique Bujumbura, le prix du haricot souvent produit dans les provinces du nord comme Kirindo, Ngozi et Muyinga est de 2.000 FBu voire 3.000 FBu.
La situation n’est guère meilleure pour les prix de l’huile de palme en provenance Rumonge et du riz. Actuellement, 1 kg de ces produits est passé respectivement de 4.000 à 8.000 FBu et 2.500 à 4.000 FBu.
« Dans tous les cas de figure, l’explication n’est autre que l’augmentation du prix de transport suite à la pénurie du carburant », insiste un chauffeur de camion faisant souvent le trajet Cibitoke-Kirundo.
Face à cette situation, transporteurs et voyageurs se disent être dans une position d’impuissance face à ces problèmes. « Si la situation persiste, on va assister à l’arrêt de toute circulation des biens et des personnes », conclut amèrement une commerçante rencontrée au parking de Rugombo.
D’après un observateur mieux informé approché, pour le moment aucune solution n’est envisageable et la pénurie de carburant qui tend à se généraliser, risque de perdurer.