Les mouvements transfrontaliers entre le Burundi, le Rwanda et la RDC ont sensiblement baissé depuis ce 27 janvier.
Moins de [mouvements sur la Ruhwa->http://iwacu-burundi.org/spip.php?article4674] qui sépare le Burundi au Rwanda. Idem du côté de la Rusizi entre le Burundi et la RD Congo. Selon les commerçants rencontrés sur les postes transfrontaliers, le marché de Bujumbura jouait un grand rôle dans le trafic de ces 3 pays.
Kengo Ngoyi a perdu tous les espoirs : "Mes marchandises étaient régulièrement acheminées vers le marché de Bujumbura. De retour, je ramenais du poisson frais. J’essaie de tenter d’autres activités en vain."
Cette même situation s’observe aussi du côté rwandais. Jeannette Nyiramana parle d’une apocalypse. Cette jeune maman de deux enfants s’explique : « Les pommes de terre vendues à Bujumbura trouvaient facilement les clients. Le prix pratiqué au Burundi était de loin supérieur à celui d’autres pays de notre région. »
Et à la quadragénaire d’affirmer avoir du mal pour rembourser le crédit contracté à la Banque de commerce du Rwanda.
Des marchés saturés par les commerçants de la capitale
Depuis une semaine, les commerçants de Bujumbura sont nombreux dans les marchés de la province de Cibitoke. Ils sont venus s’y approvisionner en produits devenus rares suite à l’incendie de ce 27 janvier. Cette situation s’explique, d’après Nestor Niyondiko, par le fait que les commerçants de Cibitoke ont abandonné les voyages vers la capitale avec leurs marchandises : ils craignent de travailler à perte, n’ayant rien à ramener au retour.
Conséquence de cette hausse de la demande : la montée des prix de certains produits de première nécessite, dont le sucre et les produits cosmétiques en provenance de Bujumbura.
Des spéculations ne manquent pas : certains produits, pourtant locaux à l’instar du riz et le haricot, ont augmenté leur prix passant respectivement 1000 Fbu à 1200 Fbu et de 800 Fbu à 1000 Fbu.
De même l’huile de palme et les bananes ont augmenté de prix.