Mardi 05 novembre 2024

Société

Cibitoke : les producteurs de maïs remontés, l’administration temporise

17/04/2024 Commentaires fermés sur Cibitoke : les producteurs de maïs remontés, l’administration temporise
Cibitoke : les producteurs de maïs remontés, l’administration temporise
Saïd Anicet, chef du cabinet du gouverneur qui affirme que l'argent est disponible

Après l’expiration de l’ultimatum lancé par le Premier ministre à ANAGESSA selon lequel, cette agence devait avoir payé ses dettes jusqu’à vendredi de la semaine passée, à Cibitoke, les agriculteurs ne décolèrent pas. Ils disent qu’ils attendent encore leur argent.

« Nous avons été surpris. Depuis mercredi de la semaine passée, des communiqués ont circulé appelant les cultivateurs qui avaient déjà vendu leur production de maïs à venir récupérer leur dû. Or, le Premier ministre avait été bien clair qu’on devrait avoir notre argent jusqu’à vendredi de la semaine passée. Et voilà, jusqu’aujourd’hui, rien n’a été encore fait. C’est décevant », a confié A.B, un agriculteur contacté ce mardi 16 avril.

Natif de Rugombo, province Cibitoke, cet agriculteur trouve qu’il est inconcevable, incompréhensible qu’une telle autorité donne un ordre qui ne soit pas exécuté immédiatement. « Certains sont partis récupérer leur production. » Il a d’ailleurs déploré qu’une quantité de leur production ait commencé à pourrir.

Contacté, un autre agriculteur de la même localité a indiqué qu’actuellement, les producteurs du maïs sont obligés de vendre leur production à 800BIF ou 1.000 BIF voire 1.200 BIF par kg alors que l’Etat avait promis d’acheter leur récolte à 1.700 BIF par kg. « On n’a pas de choix. Nous pensions profiter de notre bonne production et voilà, c’est la déception totale. On nous a roulés dans la farine ».

Pour B.N, un autre cultivateur de Cibitoke, l’Etat devait veiller à ce que ses décisions, ses mesures soient mises en application pour sa crédibilité. « On pouvait vendre notre production ailleurs si l’Etat n’avait pas interdit aux particuliers d’acheter notre récolte. Si l’Etat n’est pas capable de le faire convenablement et dans notre intérêt, qu’on nous laisse chercher d’autres débouchés ».

Aujourd’hui, cet agriculteur a toujours 2,5 tonnes de maïs chez lui. « Je ne vois pas où écouler ma production. J’avais planifié des projets après la vente de ma récolte, mais tout est arrêté. Or, j’avais mis un capital dans la production et je m’attendais à un bénéfice ».

Malgré ces lamentations, l’administration provinciale affirme que la situation est en train de se résoudre. Joint ce mardi par téléphone, Anicet Saïd, chef de cabinet du gouverneur de Cibitoke, a indiqué que l’argent est déjà arrivé dans les communes. « Ils ont commencé à recevoir leur argent aujourd’hui même voire lundi. Et l’opération va se poursuivre », a-t-il rassuré, soulignant que l’argent est disponible.

Pour rappel, dans une réunion du 8 avril 2024, avec tous les administrateurs provinciaux, communaux et autres acteurs impliqués dans la campagne d’achat du maïs, le Premier ministre, Gervais Ndirakobuca avait donné un délais de quatre jours, à ANAGESSA (Agence Nationale de gestion du stock stratégique alimentaire) pour payer sa dette de 26 milliards BIF qu’elle doit aux agriculteurs.

Et cette année, la campagne de collecter des graines de maïs a débuté le 19 février 2024 à travers tout le pays.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Enrôlement des électeurs. Entre fatalisme et pessimisme

Alea jacta, les dés sont jetés. La période d’enrôlement qui avait officiellement commencé le 22 octobre a pris fin ce 31 octobre. Se faire enrôler est un devoir hautement civique et citoyen en vue de reconduire ou renouveler la classe (…)

Online Users

Total 3 467 users online