Ils ont été molestés par les jeunes du parti présidentiel alors qu’ils se trouvaient dans leurs ménages respectifs. Cette intolérance politique est fortement décriée par l’opposition.
L’incident s’est produit dimanche 13 avril vers 20 heures dans le secteur Cunyu, commune Buganda, à une quinzaine de km du chef-lieu de la province de Cibitoke. D’après une source sur place, les jeunes du parti au pouvoir ont fait irruption à l’intérieur des trois ménages des membres du parti de Ndadaye et les ont sérieusement battus.
L’une des victimes de cette barbarie est hospitalisée au centre de santé situé au chef-lieu de la commune de Buganda. « Le patient a été accueilli dans un état très critique. Il présentait des blessures partout surtout au niveau du visage », déplore une infirmière trouvée à cet endroit.
Selon une autre source mieux informée, les Imbonerakure munis de gourdins et de machette ont grièvement blessé deux autres membres du parti Sahwanya Frodebu. D’après un ancien démobilisé du Cndd-Fdd, les membres du parti Frodebu visés au cours de cette attaque sont pointés du doigt dans le recrutement des militants du parti au pouvoir qui quittent ses rangs vers l’opposition.
Les sources sur place citent Masuguru, Matoroshi, Fabien, Nsenga et Ntahimpera comme meneurs de ces Imbonerakure.
Pour le moment, d’après une source recueillie au sein du parti de l’aigle qui a voulu gardé l’anonymat, ces jeunes Imbonerakure précités bénéficient de l’impunité totale et ne sont pas inquiétés de leurs actes.
L’opposition plus que jamais unie
Devant ces actes imputables aux jeunes du parti présidentiel, l’opposition de cette province de l’Ouest du pays manifeste une solidarité. « Ces attaques répétitives observées ces derniers jours à l’endroit des membres du Frodebu se comptent dans une série d’autres qui seront perpétrées à l’endroit des autres militants de l’opposition », insiste un ancien combattant Fnl proche d’Agathon Rwasa.
Du côté du Frodebu, on n’y va pas par quatre chemins. Phénias Nigaba, porte-parole de ce parti et natif de Cibitoke fait savoir que leurs membres ne vont pas se laisser faire. « Encas de besoin, nous allons nous défendre. A fortiori, nous serons soutenus par le reste de l’opposition », précise-t-il avec colère.
Contacté à ce sujet, les responsables du parti au pouvoir à Cibitoke indiquent que les enquêtes sont en cours pour déterminer les responsabilités des uns et des autres. « A coup sûr, les coupables seront démasqués », commente l’un d’eux sans précision.