Accusée d’incompétence et de malversations économiques, Rose Ndihoreye, administrateur de Murwi, a été destituée par le conseil communal. Certains membres du conseil communal qui ont approuvé cette destitution subissent des menaces.
<doc7512|left>C’est le vendredi 15 mars, après près de 3 ans, que le mandat de Rose Ndihoreye s’est fané sous la pression du conseil communal : 10 conseillers communaux sur 15 ont voté en faveur du remplacement de l’administrateur de la commune des ananas située dans la province de Cibitoke.
Et la colère ne faiblit pas : « Mme Ndihoreye a été une personnalité incompétente, qui n’a pas su remplir correctement ses tâches. » Pour preuve : la commune de Murwi occupe la dernière place en termes de gouvernance au niveau provincial et compte parmi les dernières au niveau national.
Les soupçons pèsent et n’épargnent pas la désormais ex-administratreur de Murwi. Ainsi, elle aurait détourné plus de 13 millions de Fbu. De l’argent qui proviendrait en partie d’une somme octroyée par le FONIC et originellement destinée à la construction de l’école fondamentale de la colline de Bambo, zone Ngoma de la même commune : « Des matériaux de construction de cette école ont été utilisés pour construire sa maison située au chef-lieu de la province de Cibitoke », précise-t-on.
<quote>[L’administratrice communale de Murwi accusé de détournement->http://iwacu-burundi.org/spip.php?article4943]</quote>
La réputation de l’ex-première dame de Murwi était loin de sentir bon. Par exemple, cette personne, rencontrée au chef-lieu de la commune de Murwi, qui n’y va par quatre chemins : « Elle s’était attribuée de force plusieurs places au marché de Murwi, des kiosques érigés partout a son nom » insiste-t-elle avec colère.
N.P. exige des poursuites judiciaires à l’endroit de cette ancienne autorité administrative. Elle souhaite aussi voir à la tête de sa commune une personnalité qui a des compétences et des valeurs de citoyenneté et de probité.
Des menaces à l’endroit de certains conseillers communaux
L’histoire ne devrait toutefois pas s’arrêter là. C’est bien connu, toute Rose a ses épines et les 10 membres du conseil communal ayant voté pour la destitution de Mme Ndihoreye disent avoir reçu des appels téléphoniques de menaces. D’après l’un d’eux, qui a voulu conservé l’anonymat, certains ténors du Cndd-Fdd à Cibitoke n’ont pas apprécié le limogeage de Rose Ndihoreye malgré ses nombreux manquements. Ce conseiller communal qui parle sous couvert d’anonymat pour des raisons de sécurité, nous a signifié que parmi les noms qui profèrent des menaces figure un certain Guy Alexis Ntakirutimana, secrétaire exécutif du parti présidentiel dans cette commune. Ce dernier est connu pour avoir été couvert par l’ancienne administratreur de Murwi alors qu’il était accusé de viol sur une fillette de 15 ans.
Contacté à ce sujet, Anselme Nsabimana, le gouverneur de la province de Cibitoke, a mis en garde toute personne proférant des menaces à l’endroit de ces conseillers communaux : les auteurs répondraient de leurs actes devant les instances habilitées s’il arrivait un malheur aux personnes menacées.
Et en attendant, c’est le Conseiller social à la commune qui assure l’intérim en attendant le nouvel administrateur de Murwi.