Le prix des engrais agricoles a sensiblement augmenté dans toutes les communes de la province de Cibitoke. Les agriculteurs, confrontés à un faible pouvoir d’achat, sont désemparés. Les services concernés n’arrivent pas à convaincre.
<doc7385|right>Dans différents points de vente des engrais chimiques, le prix est passé du simple au double. Un sac de 50 kg normalement vendu à 42.500Fbu s’achète pour le moment à plus de 95.000 Fbu : « Je viens d’acheter un sac à 100.000 Fbu. Pourtant, la même quantité revient à 45.000 Fbu si on applique le prix officiel de l’Etat », s’insurge un riziculteur rencontré au marché de Rugombo.
Pierre Harerimana, qui jette le tort sur les services habiletés qui ne sont pas capables de réguler les prix, prédit déjà une baisse de production de certaines cultures à cause de l’absence des engrais chimiques. Même son de cloche du côté de Philomène Nzeyimana, agricultrice de tomate : « La plupart des agriculteurs n’ont pas de moyens pour se procurer de grosses quantités d’engrais à utiliser dans les champs », indique-t-elle. Certains agriculteurs se verront contraints d’abandonner des cultures telles que le riz et les tomates parce qu’étant incapables de s’acheter eux-mêmes la quantité nécessaire d’intrants agricoles.
Toutefois, malgré la hausse vertigineuse du prix des engrais chimiques, ces derniers sont visibles et à grande quantité dans différents points situés dans la province de Cibitoke. Des produits qui viennent des autres provinces du Burundi, mais aussi de la fraude au Rwanda où les agriculteurs reçoivent cet engrais chimique à crédit et remboursent l’équivalent en argent après avoir vendu la récolte : « Je pense que les commerçants profitent du désordre et du laxisme de certains services pour hausser comme bon leur semble le prix des intrants agricoles. Pourtant, ces services devraient plutôt contrôler le prix pratiqué en empêchant la spéculation », ajoute-t-il avec sourire.
Contactés à ce sujet, les responsables de la Direction Provinciale de l’Agriculture et de l’Élevage, DPAE en sigle à Cibitoke, reconnaissent la cherté des engrais chimiques, affirmant qu’ils n’en ont pas pour le moment d’intrants agricoles dans leurs stocks : "Nous attendons la prochaine saison agricole pour s’approvisionner à Bujumbura."
Et de souligner qu’ils ne savent pas la provenance de ces engrais chimiques vendus un à prix élevé.