Des associations leur avaient promis de leur faciliter toutes les démarches. Cependant, une somme d’argent est exigée pour chaque candidate. La patience est longue et des cas d’escroquerie ne sont pas à exclure. L’administration suit l’évolution de la situation.
Deux bureaux appartenant aux associations d’enregistrement des candidates désireuses de se rendre notamment en Oman et en Arabie Saoudite avaient été ouverts dans la Commune Rugombo depuis fin janvier 2023. Les mêmes bureaux où on assistait un afflux massif de jeunes femmes et filles en provenance des 6 communes de la province Cibitoke pour s’enregistrer sont actuellement fermés. Pour cause, d’après une source sécuritaire, les responsables des associations ont décidé de mettre la clé sur les portes après avoir reçu des sommes colossales.
Selon une source de première main, au moins 700 femmes et filles demandent leur argent versé après avoir constaté qu’elles ont été escroquées. La même source fait savoir que chaque candidate au départ devrait débourser en moyenne une somme de 50 mille fbu pour l’obtention des documents administratifs de base et c’est au moment où l’association se chargeait de leur chercher les passeports, le visa et payer le ticket de voyager. Les frais supplémentaires non payés devraient être prélevés en faveur de l’association avec le premier salaire payé une fois arrivé dans le pays de destination.
L’administration est informée
Une des candidates qui s’est exprimée à visage découvert ne cache pas son désarroi. Cette maman de 4 enfants affirme que l’engagement pris par l’association était de leur garantir toutes ces facilités dans une période ne dépassant un mois. Pourtant d’après ses dires, plus de 5 mois viennent de passer. Ce qui complique la situation, les responsables de ces associations n’arrivent pas à fournir des explications convaincantes suite à cette période de longue attente. Même son de cloche pour une jeune fille de 16 ans qui croyait avoir trouvé l’Eldorado en abandonnant ses études. « Mon projet de partir est tombé à l’eau en emportant mes maigres économies. Je pense que nous avons été escroquées et j’ai honte d’aller demander la réintégration à l’école car les délais sont déjà dépassés », regrette-t-elle.
Toutes ces femmes et ces filles demandent aux autorités habilitées de suivre ce dossier qui semble entouré par des zones obscures. « Nous voulons être réhabilitées dans nos droits. A défaut de nous accorder nos documents de voyage, qu’ils nous retournent notre argent », insiste la doyenne d’entre elles en interpellant la vigilance des instances étatiques.
L’administration de Cibitoke affirme être au courant de cette situation et indique que des enquêtes sont en cours pour dégager les responsabilités des uns et des autres. Contactés à ce propos, les responsables de ces associations tranquillisent les candidates et font savoir que la longue période d’attente est due aux procédures de traitement des dossiers avant de leur demander de patienter. De leur part, ils s’engagent à améliorer leur canal de communication en informant chaque fois les candidates au départ collectivement et même individuellement sur l’état d’évolution de leurs dossiers.