Les 51 burundais du Congo du site de Karurama ont été contraints de retourner dans leurs communes et provinces d’origine du Burundi malgré leur réticence. Pendant la distribution du paquet retour,ces réfugiés à grande majorité constitués par des femmes n’ont pas caché leur inquiétudes quant à l’accueil qui leur sera réservé.
C’est ce mercredi 13 janvier que les derniers burundais du Congo qui avaient élu domicile au site de Karurama à 2 Km du chef-lieu de la province de Cibitoke ont reçu une assistance qui leur permettra de vivre pendant les premiers jours sur leurs collines d’origine.
D’après les informations reçues sur place, la plupart de ces réfugiés qui ont quitté le Burundi depuis longtemps n’ont pas de repère, d’où la grande difficulté de trouver leurs proches. Tel est le cas de Jeannette Korerimana. Cette jeune maman de 3 enfants dit qu’elle est née au Congo où elle a été mariée par un congolais d’origine burundaise."Même si on nous exige de rentrer, nous craignons pour notre avenir. Nous risquons d’être considérés comme des étranger à notre arrivée", insiste-elle.
Immaculée Ngendakumana va plus loin et parle d’un retour forcé. Cette femme originaire de Kayanza et enceinte de 8 mois dit que les autorités administratives sont allées vite en besogne en prenant des mesures sans leur concerter ."Les raisons qui nous ont poussé de quitter le Burundi étaient liées à l’amenuisement des terres cultivables. Entre temps, nous ne savons pas si cette question a été résolue", annonce-t-il sous un soleil de plomb.
Quant à Aimée Ubandutiye, elle ne connaît pas de proches parents au Burundi. Selon cette femme de la tribu des Banyamlurenge et mariée à un congolais d’origine burundaise tué au cours des conflits inter communautaires du Congo, elle aura du mal à se faire accepter pas sa belle mère établie à Muyinga."Mon mari est mort avant que je fasse connaissance avec les membres de sa famille. Je ne sais pas à quel saint se vouer au moment où les membres de ma famille sont dispersés dans les hauteurs de la région de Mulenge à l’Est de la RD Congo", déplore-t-elle.
Village de paix
D’après les informations fournies par la grande majorité de ces réfugiés qui venaient de passer plus de 2 mois sur le site de Karurama, le Gouvernement du Burundi devrait plutôt chercher des parcelles pour y construire un village de paix. A défaut de cela, ils indiquent qu’avec le retour de l’accalmie, ils vont regagner encore une fois le Congo. Vous saurez que les hommes ont préféré rester au Congo.
Notons aussi que ces réfugiés ont reçus un paquet retour constitué par des vivres tels que le riz, le haricot et divers articles comme les couvertures, les houes et les savons octroyés par l’ONG Concern en collaboration avec la Croix-Rouge.