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Cibitoke : faible affluence à la fête de l’Unité, placée sous le signe de la solidarité nationale

05/05/2013 Commentaires fermés sur Cibitoke : faible affluence à la fête de l’Unité, placée sous le signe de la solidarité nationale

A Cibitoke, la fête nationale de l’Unité a connu une faible participation de la population. Seuls les élèves et les écoliers étaient visibles. Ces derniers ont d’ailleurs eu du mal à chanter l’hymne de l’Unité devant le 1er vice-président.
A Bujumbura, le président du Sénat a relu le discours du président de la République qui a, une fois de plus, appelé les Burundais à la solidarité nationale après l’incendie du marché central de Bujumbura : "C’est sera un thermomètre de la chaleur de notre unité"

<doc6995|left>Peu d’adultes donc aux cérémonies de la fête de l’Unité nationale célébrée ce 5 février au chef-lieu de la province Cibitoke, la population boudant la présence du Premier vice-président Térence Sinunguruza : "Les gens sont dans leurs champs, près du riz et des haricots" témoigne Boniface, rencontré sur la route menant vers le lieu de la fête.
D’ailleurs, indique ce père de huit enfants, "la meilleure façon de renforcer l’unité nationale, c’est le patriotisme et le partage équitable du gâteau national."
La date n’a donc pas de sens pour lui ? "Je ne sais pas vraiment. Certainement. Il y a quand même certaines avancées remarquables. Les clivages ethniques n’existent plus. Seules les rivalités politiques persistent encore", avant de tourner le dos pour ses cultures de riz.

Quant aux commerçants du coin, pas question de quitter leurs postes. Adeline gère un restaurant au chef-lieu de la province : "Avec l’incendie du marché central, je m’approvisionne désormais hors du Burundi et à un prix élevé. Même avec toute la bonne volonté du monde, je ne peux laisser mes clients même pour quelques heures. Je dois maximiser les rentrées", se justifie-t-elle en souriant.

"Une fête des enfants" ?

Un contraste par rapport au monument de l’Unité nationale situé à 200 mètres du chef-lieu de la province de Cibitoke. Élèves et écoliers étaient massivement présents au rendez-vous, "sur ordre de la direction", expliquent certains, ceux venant d’établissements à régime d’internat affirmant profiter de l’occasion pour rendre visite à leurs proches.
Toute une foule incapable d’entonner l’hymne de l’unité nationale. La raison : il n’est plus enseigné ni à l’école primaire ni au secondaire.

Pourtant, le message délivré la veille par le président de la République pour l’occasion n’était pas adressé à des enfants : "Nous réaffirmons notre solidarité avec les victimes de l’incendie et relançons notre appel au peuple burundais et aux étrangers qui vivent au Burundi afin que chacun manifeste cette solidarité agissante qui a toujours servi à lever l’équivoque entre la vraie amitié et les larmes de crocodiles."
Pour exemple, Pierre Nkurunziza a ainsi annoncé, depuis Gitega, que "le Chef de l’Etat, les deux vice-présidents et les ministres s’engagent à donner chacun la moitié de ses émoluments mensuels" pour la Caisse de solidarité créée à cette fin.

Le président du Burundi venait de rappeler, par ailleurs, que "cette charte de l’Unité Nationale est survenue au moment où le vent de la démocratie soufflait sur plusieurs pays africains, y compris le Burundi", et que "même si le gros des Burundais souhaitait vivement l’éclosion de la Démocratie, ce n’est pas tout le monde qui était prêt à accepter ses fruits".

Ainsi, 22 ans après l’adoption du texte par référendum populaire, les Burundais se sont "ressaisis avec l’appui des amis du Burundi", grâce notamment à l’Accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi et d’autres accords de cessez-le-feu.
Six éléments qui attestent l’Unité retrouvée, selon Pierre Nkurunziza : des forces nationales de Défense et de Sécurité représentant désormais toutes les composantes de la société burundaise sans exclusion, la stabilité des institutions qui sont remplacées en passant par la voie des urnes, la mesure de la gratuité de l’enseignement primaire qui a évacué les exclusions dans ce domaine par le passé, le retour massif des réfugiés et des déplacés intérieurs qui ont regagné leurs anciennes propriétés, les travaux communautaires et la vision 2025 qui renforce l"Unité car "nous avons tous une même vision du développement."

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