Un policier instructeur au centre d’instruction de la Brigade de Buganda vient de passer six jours au cachot de Cibitoke. La famille du policier parle d’un montage.
Selon le fils aîné d’Ernest Bagayuwitunze, son père est innocent et son arrestation ne résulte que d’un montage éhonté d’une parenté à qui son père a déchiré des cartes nationales d’identité frauduleuses.
Les faits remontent à jeudi 27 novembre 2014. Un Imbonerakure raconte à Ernest Bagayuwitunze que les élections de 2015 étaient déjà gagnées d’avance car déjà fraudées. « Mon père n’y a pas cru et a demandé pourquoi et comment. Le jeune a exhibé avec fierté trois cartes. Mon père les a prises puis en a déchiré deux. »
Très en colère, l’Imbonerakure aurait dit au policier qu’il n’oubliera jamais ce qu’il venait de faire, conclut notre source.
Le lendemain, Ernest Bagayuwitunze accueille deux visiteurs, venus de la RDC, chez lui. Il se rend avec un pasteur, son voisin, chez le chef du secteur Gasenyi pour l’informer de la présence des visiteurs.
L’arrestation
Mais samedi 29 novembre, la situation tourne mal pour la famille : un certain Niyirera, un agent du service national de renseignements, accompagné d’Imbonerakure et de policiers débarquent chez Ernest Bagayuwitunze. « Ils ont directement menotté mon mari ainsi que nos deux hôtes et les ont amené non sans avoir fouillé la maison », confie l’épouse du policier.
Contacté, la police de Cibitoke indique avoir arrêté des personnes pour question d’enquête. Selon Eugène Bizindavyi, commissaire provincial de police, il avait reçu des informations qu’il ne pouvait pas négliger, surtout venant de la plaine de Ruzizi, secteur à sécurité fragile.
Concernant les cartes nationales d’identité déchirées par Ernest Bagayuwitunze, le commissaire de police confie que même si ce n’est pas la raison de son arrestation, il ne lui appartenait pas de les déchirer. « C’est un excès de zèle. »