Les salles de classe au primaire et au secondaire sont pleines à craquer. Les enseignants sont peu nombreux, le matériel didactique manque. Les autorités éducatives semblent être dépassées.
Aux écoles fondamentales de Karurama, Rugombo et Mukingiro, les écoliers suivent les cours assis sur des pierres. D’après les enseignants, les conditions d’apprentissage ne sont pas favorables pour assimiler la matière enseignée. « Les salles sont très petites et la moyenne d’enfants par classe et par enseignant dépassent facilement 150 », déplore cet éducateur.
Même situation au Lycée Butara commune Bukinanyana, une école à régime d’internat. Les élèves dorment à deux, voire à trois sur un même matelas de 0,90 m. A ce problème de logement s’ajoute celui de la nourriture. « La quantité de la ration qu’on nous donne ici est très minime et la plupart des enfants tombent fréquemment malades suite à la faim», insiste une adolescente rencontrée sur place.
Manque criant d’enseignants et du matériel scolaire
Les informations collectées sur place montrent que les effectifs du personnel enseignant sont insuffisants eu égard aux besoins du secteur éducatif. « Je ne dispose que de 8 enseignants et tous dispensent au moins deux disciplines alors que l’école a besoin d’au moins 15 », se plaint un directeur d’une Ecofo sous couvert d’anonymat.
Comme l’indique un spécialiste des questions éducatives, la plupart des écoles de cette province de l’Ouest du pays ne disposent pas d’enseignants qualifiés et la quasi-totalité des écoles accusent un manque criant des manuels scolaires pour les enseignants et les enfants. « Les quelques livres qu’on peut trouver sont usés et la plupart de ces écoles ne disposent pas de bancs-pupitres », regrette-t-il.
La qualité de l’enseignement, poursuit-il, n’est pas à l’ordre du jour. Même son de cloche pour un parent du chef-lieu de la commune Mugina qui estime que les enfants sont en train de subir des conséquences négatives. Selon lui, le gouvernement et les partenaires éducatifs sont appelés à s’asseoir ensemble pour résoudre tous ces défis. « Il faut organiser les états généraux de l’éducation pour débattre toutes ces questions. ».
Interrogé à ce sujet, le Directeur provincial de l’Education à Cibitoke, Jean Bosco Niyingabiye reconnaît l’existence de ces problèmes. Il donne comme exemple un nombre très limité d’enseignants recrutés pour cette année scolaire 2020-2021 qui oscille autour de 64 alors que la province avait exprimé un besoin de plus de 800.
Signalons que la province de Cibitoke compte au total 222 directions écoles fondamentales et 56 directions écoles post-fondamentales.