Des coups de feu ont été entendus dans le site de Rusororo, l’animosité entre orpailleurs divisés et opérant en clandestinité étant au plus haut point. En toile de fond : la récente mesure de suspendre l’extraction des minerais d’or.
Jean Claude Ntahombaye alia Toto a failli mourir ce vendredi 5 avril alors qu’il se dirigeait vers le site des minerais d’or situé à Rusororo, commune Rugombo à plus au mois 5 km du chef-lieu de la province de Cibitoke. Cet orpailleur était soupçonné par un autre orpailleur opérant sous escorte et protection de certains policiers. Ce dernier, d’après les propos de la victime, a ordonné à un agent de l’ordre de tirer sur elle, ce qui a été fait, sans dégât.
D’après les informations recueillies auprès des orpailleurs, l’extraction des minerais d’or continue, pendant la nuit : "Il s’agit d’une aventure dangereuse. Nous faisons face à l’obscurité et aux patrouilles nocturnes des policiers », déplore un jeune orpailleur rencontré sur le site de Butahana dans la commune de Mabayi.
Pierre Nahimana, vit du travail de l’extraction de l’or depuis 30 ans. Ce sexagénaire affirme sans ambages que les incidents mortels liés à la mesure de suspension de leur activité risquent de causer des dégâts matériels et humains. Cet orpailleur de la commune de Bukinanyana n’exclut pas même le risque d’affrontements entre orpailleurs et forces de sécurité : "Nous avons déjà remarqué que certains policiers profitent de cette mesure pour exploiter les minerais d’or en connivence avec quelques orpailleurs possédant de gros moyens d’exploitation", indique-t-il avec colère.
Contacté à ce sujet, le Commissaire de police à Cibitoke nie toute implication de la police. OPC 2 Jérôme Ntibibogora indique que la police est là pour faire respecter seulement la mesure prise par le président de la République de suspendre l’extraction des minerais d’or sur tout le territoire national.