Les agriculteurs parlent déjà de sous production agricole liée à un déficit pluviométrique. Ils appellent le gouvernement à se préparer à leur venir en aide. Mais le responsable du bureau provincial en charge de l’agriculture tranquillise.
C’est la désolation dans les communes de Buganda et Rugombo de la province de Cibitoke : les champs de maïs et de haricot se dessèchent de plus en plus faute de pluie.
Quelques agriculteurs rencontrés sur les collines Rukana, Gabiro-Ruvyagira, Rusiga et Kagazi de la commune Rugombo parlent de risque de disette et certains révèlent qu’ils comptent se rendre dans un des pays voisins avec toutes leurs familles. Pour ce derniers, le fait qu’il n’a pas plu suffisamment aura un impact sur la production agricole.
Même son de cloche pour un agriculteur de la commune voisine de Buganda rencontré sur place, il précise que la situation devient extrêmement difficile.
D’après lui, même les pluies annoncées par les services de la météo ne vont rien sauver d’autant plus que la plupart des cultures nécessitent un système d’irrigation dans un contexte de baisse significative du débit des eaux des rivières.
Certains agriculteurs contactés de ces communes avaient contracté des crédits agricoles dans les institutions financières et ne savent plus à quel saint se vouer.
C’est le cas de cet enseignant de l’Ecofo de Buganda. Selon lui, il ne lui reste que de quitter le pays avec toute sa famille pour cause de non solvabilité. Il se dit incapable de rembourser le crédit contracter pour se lancer dans l’agriculture.
Un autre agriculteur du chef-lieu de cette province du Nord-Ouest du Burundi parle de situation déplorable dans un contexte de cherté de la vie avec des prix de presque toutes les denrées alimentaires qui ne cessent d’augmenter.
Dans différents marché, certains produits agricoles manquent et la plupart des ménages n’arrivent plus à manger au moins 2 fois par jour. Selon lui, sans nourriture, il y a un risque énorme chez ces agriculteurs désemparés de se retrouver obligés de demander asile dans les camps des réfugiés en RDC.
En outre continue-t-il, suite à la recrudescence des cas de vol dans les champs, plusieurs personnes risquent d’aller gonfler les cachots de police.
Les agriculteurs sont dans le désarroi suite au déficit pluviométrique et affirment ne pas être sûrs d’avoir de quoi mettre sous la dent dans les prochains jours, ce qui contredit le mot d’ordre du chef de l’Etat : « Que chaque bouche ait à manger et chaque poche ait de l’argent ».
Dans l’ensemble, ces agriculteurs appellent les organisations humanitaires et le gouvernement à se préparer à acheminer de l’aide pour assister la population.
Le responsable du bureau provincial en charge de l’agriculture reconnaît la baisse significative de la production agricole suite aux aléas climatiques mais s’abstient de parler de risque de disette. Toutefois, il tranquillise la population. D’après lui, des initiatives pour faire face à cette situation sont en cours.
Un ingénieur agricole rencontré sur place conseille aux services en charge de l’agriculture au niveau national de prévoir chaque fois un fond de soutien aux agriculteurs.
Il propose de constituer à temps des stocks de vivres pour voler au secours des populations sinistrées suite aux perturbations climatiques comme c’est le cas dans ces 2 communes de la province de Cibitoke situées dans la région aride de l’Imbo.