Six candidats sous-officiers et 24 hommes de troupe provenant de la province Cibitoke ont été refoulés vendredi 20 juillet du camp de formation militaire de la province Bururi. Ils se disent «victimes d’un régionalisme».
Ils étaient à plus de 80 candidats militaires retenus dans leur province pour suivre la formation. «Nous avons rejoint ceux d’autres provinces dimanche 14 juillet à Bururi pour commencer». D’après Patrick Niyomwungere, l’un des refoulés, les autorités du camp ont vérifié leur identification et tout était en ordre.
«Tout changera le vendredi 20 juillet. Elles ont encore procédé à la vérification de nos identités». Il fait savoir que c’est après ce contrôle qu’elles leur ont demandé de préparer les bagages afin de regagner leurs ménages. C’est à leur arrivée au chef-lieu de leur province que les autorités locales leur signifieront qu’ils ne sont pas originaires de Cibitoke.
«Une injustice», lâche-t-il, fâché. «Mais nous n’y pouvons rien». Il soutient que leurs parents vivent par là depuis longtemps. «Et c’est le gouvernement qui les y a installés».
Les parents de ces candidats sont consternés. «Bizarre que les autorités provinciales nous renient», s’étonne Jean-Berchmans Congera, l’un d’eux. Ce retraité affirme avoir été installé en commune Rugombo par le gouvernement, il y a 5 ans. C’était dans le cadre de l’assistance aux handicapés de guerre.
Pour lui, cette non-reconnaissance pourra traumatiser son fils. «Il se sentira comme rejeté par la société».
Un autre parent, la soixantaine, se demande après combien d’années de résidence quelqu’un est reconnu comme citoyen de telle province. «Je viens de passer plus de 15 ans à Cibitoke, quelle est cette autre identité veulent-ils que moi et mes enfants possédions ?»
En outre, pour lui, si leurs enfants ne sont pas reconnus dans la province, autant ils n’auraient pas eu la permission de passer le test provincial d’admission à la formation militaire. Il demande que justice soit faite et que ces enfants soient réhabilités dans leurs droits. «Au cas échéant, que le gouvernement nous réinstalle dans des provinces où nous pourrons jouir des droits de tout citoyen».
Le porte-parole de l’armée a été contacté en vain pour un éclairage sur ces lamentations.