Les juges du Tribunal de grande instance (TGI) de Cibitoke ont requis cette lourde peine mardi 8 septembre au cours d’un procès sous forme de procédure de flagrance.
Le TGI de Cibitoke a condamné à une peine de 15 ans de servitude pénale, à une amende de cent mille francs et de deux millions de dédommagement familial contre sieur Salvator Nibigira accusé de viol sur une fille de 16 ans dans un procès marathon de plus de 3 heures.
Au cours du réquisitoire, le présumé auteur, un infirmier de l’hôpital de Mabayi a plaidé coupable, arguant tout de même qu’il y avait consentement avec la victime. Ceci a été balayé d’un revers de la main par le ministère public qui, d’après les propos du magistrat instructeur, le consentement avec une mineure n’a pas de valeur eu égard au code pénal burundais.
S’appuyant sur ce dernier et le code de procédure pénale en vigueur au Burundi pour charger davantage l’accusé et après avoir qualifié l’infraction de viol avec ruse et violence, le ministère public avait proposé dans sa plaidoirie une peine de 25 ans de réclusion criminelle.
Eu égard aux éléments de défense de la personne condamnée, d’après un avocat de la partie civile rencontré sur place, il s’agit tout simplement d’une manœuvre dilatoire pour tenter de bénéficier de la circonstance atténuante.
Satisfaction des défenseurs des droits de l’Homme
A la sortie de l’audience publique, les défenseurs des droits de l’Homme, et de l’enfant en particulier, qui assistaient à ce procès, ne cachaient pas leur satisfaction. « De telles sanctions sont susceptibles de diminuer les cas d’impunité », insiste un activiste engagé depuis plusieurs années dans le domaine de l’enfance.
Dans le même ordre d’idées, un autre défenseur des droits de l’Homme qui a requis l’anonymat indique que la justice doit agir activement pour protéger les enfants contre toute forme d’abus en commençant par les violences sexuelles.
Même son de cloche pour une habitante du chef-lieu de la province Cibitoke présente sur place. Elle salue le jugement prononcé et fustige tout de même les cas de corruption observés dans de tels procès. « Il y a lieu d’espérer que la justice est sur la bonne voie pour juger les auteurs de viol.»
La victime est pour le moment en train de subir des soins intensifs au centre intégré de prise en charge holistique des victimes des violences sexuelles et celles basées sur le genre.