La grève des infirmiers membres des syndicats SNTS et Synapa de l’Hôpital Roi Khaled prévu ce mercredi 17 octobre a été interdite. La police a investi les lieux pour empêcher ce mouvement. Les grévistes crient à l’injustice.
Mauvais fonctionnement de l’hôpital, absence de leur représentant au sein du Conseil d’administration, problèmes liés aux indemnités et risques, prime de financement basée sur les performances, etc.
Telles sont les revendications des infirmiers regroupés au sein du Syndicat national des travailleurs de la santé (SNTS) et du Syndicat national du personnel soignant (Synapa). C’est au centre hospitalo-universitaire de Kamenge (CHUK) communément appelé Hôpital Roi Khaled.
Ils avaient prévu de débuter leur mouvement de grève ce mercredi 17 octobre. Vers 9h, des attroupements d’infirmiers dans la cour de cet hôpital s’observent. Les uns portent des tabliers, d’autres non.
Il se remarque également des policiers dans les enceintes de cet hôpital. Ils patrouillent même dans différents services, décidés à assurer l’ordre.
Soudain, les infirmiers se dispersent. L’un d’entre eux vient d’être arrêté. Il lui est reproché de perturber la sécurité de l’hôpital. Tous les rassemblements disparaissent comme par désenchantement. A part la présence de ces agents, la situation semble redevenue normale.
Alice Nduwimana, présidente du SNTS au CHUK, se dit surprise par le comportement de l’administration de l’hôpital. «Depuis 5 heures du matin, il y avait des agents de la police à l’intérieur de l’hôpital pour nous empêcher de faire la grève».
Pourtant, tient-elle à préciser, le mouvement a été organisé conformément à la loi. Cette présidente du SNTS à l’Hôpital Roi Khaled affirme que l’administration avait été informée par une lettre de préavis de grève : «Nous avons le droit de réclamer ce qui nous est dû».
Mme Nduwimana fait savoir que les besoins des patients avaient été pris en compte. «Nous avions des listes des travailleurs qui devaient se relayer dans la prise en charge des patients hospitalisés et des cas d’urgence. Même les autres étaient disposés à aider en cas de besoin».
«Ce comportement doit être découragé»
Même son de cloche chez Blaise Nzambimana, représentant du Synapa à cet hôpital. Selon lui, leurs revendications sont compréhensibles. Il dénonce le manque de volonté de la direction pour le respect des conventions.
Le problème fait objet de discussions depuis 2014. «Nous avons dialogué avec différentes autorités et nous avions même conclu un accord l’année dernière avec l’administration, grâce à la facilitation du Synapa et du SNTS au niveau national».
Ce représentant du Synapa appelle l’administration du CHUK à trouver une solution durable et pacifique au lieu de recourir aux menaces.
D’après Pontien Ndabashinze, directeur du CHUK, le moment n’est pas favorable à la grève. Il leur conseille plutôt de travailler en vue de gagner plus d’argent au lieu de faire grève.
Ce directeur précise que les infirmiers qui seraient absents au travail seront punis conformément à la loi. «Ce genre de comportement doit être découragé». Par la suite, cette autorité a fait le tour des différents services pour relever les absences.