Selon les habitants de la colline Gisozi, commune Gisozi de la province de Mwaro, la chose publique doit être bien gérée. Tout détournement des biens communs provoque des frustrations, de la haine et des conflits.
Jacqueline Miburo considère que la mauvaise gestion des biens communs est à tous les niveaux, à savoir dans les ménages et dans les institutions publiques. Elle considère que c’est inadmissible que le mari vende la production sans le consentement de son épouse. Une femme peut avoir une production et l’homme peut tout vendre. Cela provoque des conflits au niveau de la famille. Il en est de même pour un responsable qui gère mal la chose publique.
Jean Bosco Bukuru estime que les biens communs sont une richesse qui doit être partagée par tous les citoyens. Leur mauvaise gestion ou leur détérioration provoquent des frustrations. Il parle notamment des gestionnaires des coopératives qui peuvent prendre la production comme leur bien personnel. « Cela créer une situation problématique. Des conflits naissent. Ce qui peut conduire à la dislocation »
Pour Jean Marie Nyamucunga, les gestions des biens communs peuvent abuser de leurs pouvoirs et cela détériore les relations. Il fait savoir que les responsables accusés de mauvaise gestion sont qualifiés de voleurs, de bandits et de traîtres. Ces derniers cherchent des soutiens pour qu’ils restent intouchables. L’objectif, dit-il, est d’étouffer toute dénonciation en s’attaquant aux dénonciateurs. « Si cela atteint le paroxysme, on court même le risque de connaître des massacres ».
Ces habitants considèrent qu’il faut combattre toute forme de malversation et de mauvaise gestion. Ils appellent les gestionnaires de la chose publique à s’abstenir de tout acte de détournement et de malversation.
D’après Pierre Niyonkuru, conseiller à la commune Gisozi chargé des questions politiques, sociales et juridiques, toute malversation ou toute mauvaise gestion des biens communs doit être dénoncée avec force. Il ne faut pas rester les bras croisés. « Il faut d’abord avoir des preuves tangibles. La dénonciation doit se faire dans un langage qui n’est pas blessant. Quand il faut dénoncer, on s’abstient de tout propos haineux. On évite la stigmatisation, la déshumanisation et les insultes ».
Pour lui, c’est frustrant de constater que les biens communs ne profitent qu’à un groupe restreint. Personne ne doit s’en approprier au détriment des autres au risque de créer des frustrations et des conflits. Il appelle les responsables à gérer la chose publique en bon père de famille.
Réprimer les mauvais actes
Selon Alexis Nimubona, chargé de la communication à l’Olucome, Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques, le détournement des deniers publics et la mauvaise gestion des biens communs engendrent des frustrations et le mécontentement des citoyens. « Les citoyens sont frustrés. Ils se plaignent et ils peuvent dénoncer ce comportement dans des termes qui sont violents. Ce qui fait qu’un climat de méfiance s’installe ».
Il indique que si des actes de corruption et de détournement continuent, la population ne restera pas les bras croisés. La colère monte et les différentes réactions peuvent nuire aux relations entre les administratifs et les citoyens.
Alexis Nimubona rappelle que les auteurs de malversations économiques, de détournement, de mauvaise gestion de la chose publique n’auront pas de répit. Ils seront toujours dénoncés. « Je les encourage à se ressaisir, à présenter des excuses auprès des citoyens et à remettre ce qu’ils ont détourné ». Il invite le gouvernement à réprimer les actes de détournement et de mauvaise gestion de la chose publique.
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