Le chômage inquiète plus d’un. Les entrepreneurs suggèrent comment en réduire le taux et le gouvernement évoque sa politique en la matière.
«Le chômage constitue une bombe à retardement. Il faut 5,2 ans en moyenne pour qu’un demandeur trouve son 1er emploi au Burundi.» Telles sont les précisions d’Etienne Barigume, formateur du Cufore (Centre Universitaire de Formation et de Recherche en Entrepreneuriat) et chef d’entreprise. Il indique qu’une telle situation de chômage a des implications sur la sécurité et le développement du pays.
Au niveau du développement, il affirme que le chômage entraîne le pays dans un cycle de paupérisation, étant donné que le ratio revenu /consommation reste inférieur ou égal à 0,4 : « Les ménages consomment plus qu’ils ne gagnent.»
Concernant la sécurité, M. Barigume fait savoir que la misère crée des frustrations entraînant ainsi les gens dans l’alcoolisme, la prostitution, au mariage précoce, désespoir et au banditisme.
Comme l’indique ce professeur, la cause majeure du chômage au Burundi, est le niveau très faible de l’épargne associé à un niveau élevé des taux d’intérêts.
Il propose une constitution de fonds de promotion de l’entrepreneuriat par l’Etat, les entreprises privées et les bailleurs de fonds, tout en recommandant que ces fonds soient gérés de manière très rationnelle. « A cela, il faudrait ajouter la création et le développement des entreprises, l’amélioration du climat des affaires et celle d’une bonne gouvernance politique et économique », suggère cet homme d’affaire.
L’ambassadeur Gabriel Toyi, chef de cabinet à la deuxième vice-présidence de la République, affirme que le gouvernement prend au sérieux le problème de chômage : « Le Burundi a déjà créé une agence de promotion des investissements (API), a adopté un nouveau code des investissements plus attrayant.»
Quant à l’amélioration du climat des affaires, M. Toyi fait savoir que le gouvernement a entrepris une politique d’amélioration de ce dernier en prenant des mesures pour révolutionner le monde des affaires.