Le maire de la ville a procédé, ce mardi 12 juillet, à l’enlèvement des drapeaux usés dans différents établissements. Une amende de 300 mille Fbu leur a été infligée.
Après l’opération « ville propre », lancée, fin mai, suivie de la chasse aux mendiants et autres sans-papiers, fin juin, c’est au tour des drapeaux usés. Freddy Mbonimpa, maire de la ville, l’explication est toute simple : « Le drapeau national est un symbole de la République et doit être respecté. » De plus, cette activité rentre dans le programme de conformer la ville de Bujumbura aux « standards d’autres capitales. »
Accompagné par certains cadres de la mairie, il a sillonné différentes zones de la ville de Bujumbura pour contrôler l’état des drapeaux. Une amende de 300.000 Fbu a été infligée aux institutions privées, dont les drapeaux sont en lambeaux. C’est le cas du lycée Saint Gabriel de la zone Ngagara. Aux services publics (ministères, établissements scolaires), le maire leur a demandé de puiser dans la trésorerie pour acheter le drapeau à 45.000 Fbu la pièce.
Sinon, ils seront sanctionnés comme les autres.
Une amende jugée exorbitante
Contacté, Marcien Nduwayo, directeur du lycée Saint Gabriel, confirme ces informations : « C’est ma secrétaire qui m’a informé de la présence du maire car le personnel enseignant et moi-même étions en pleine délibération. » Le maire a descendu le drapeau, ajoute M. Nduwayo, puis a laissé une quittance de l’amende de 300 mille Fbu.
Pour lui, cette amende est non seulement exorbitante, mais aussi incompréhensible : « Nous avons changé le drapeau sur demande de l’administration locale parce qu’il était vieux. Nous l’avons acheté à 45 mille Fbu. »Et de se demander ce qui a changé pour que la mairie fixe une telle amende.
Même son de cloche chez D.J., agent d’une institution bancaire. « Le maire s’est précipité en infligeant une telle amende sans avoir ni avisé ni mis en garde les concernés qu’une telle sanction pouvait les frapper. » Pour lui, c’est de l’abus du pouvoir. Et de conclure qu’il demandera des explications car cette somme est énorme vu la conjoncture économique.
« Pas une amende mais une mesure administrative contraignante »
Bien plus, une autre source au centre-ville, qui s’est également vu infligé la même amende, se demande sur base de quelle loi, la mairie a fixé l’amende de 300 mille Fbu. Et de s’étonner du traitement à deux vitesses appliqué entre les services publics et privés.
Ces accusations sont toutes rejetées par le maire Freddy Mbonimpa. Il fait savoir que plusieurs services et toutes les écoles avaient reçu des différents chefs de zone l’ordre de faire descendre ces drapeaux abîmés, dès le 11 juillet. « Certains ne se sont pas exécutés. » D’où sa mesure administrative de contraindre certains récalcitrants à payer 300 mille Fbu.
A ceux qui évoquent une fiscalité absente par rapport à la somme de 300 mille Fbu, le maire confie qu’il ne s’agit pas d’une amende, mais d’une mesure administrative contraignante en attendant une fiscalité y relative prochainement. Et il réfute catégoriquement le deux poids deux mesures qu’ils veulent lui prêter en affirmant que son action a visé aussi bien des institutions publiques que privées.
Y a-t-il une loi et un règlement sur le drapeau national? Quelle est l’autorité qui est en charge de l’application des textes légaux s’ils existent? Je verrais bien le ministre de la justice dans ce rôle. Et que vient donc faire le maire dans cette affaire?
Il est génial, votre maire, et vous ne trouvez rien de mieux à faire qu’à le critiquer. Hooonte à vous !
D’ailleurs, la chasse aux drapeaux en lambeaux n’est que le début du redressement du pays. Il y a de par le pays des photos officielles de Son Excellence votre Président dont les couleurs ont été mangées par la lumière, ce qui constitue une manque grave et flagrant de respect envers l’illustre Chef qui dirige le pays.
J’ignore encore quelle amende sera infligée aux malheureux qui auront osé afficher des photos si scandaleuses, mais j’espère bien qu’elle sera juteuse …
JerryCan
Le pays en lambeaux et drapeaux en lambeaux! Quoi de plus normal!
En cette période de crise politique grave caractérisée par des massacres au compte-gouttes (ifu y’imijira) pour maquiller les intentions génocidaires de nos dirigeants (uduparcelles tuzoca tuboneka), pour le maire de Bujumbura donc, les drapeaux en lambeaux consituent une urgence. Quand n’est qu’un suiveur qui ne compte pas dans un système, et qu’on n’a donc rien à faire, on s’occupe comme on peut. Le ridicule ne tue pas.
Zana ya Maprobu yanyu imubuze.
Yari kuza afise idarapo nshasha ww kumanura idarapo agaca agenda atashizeko irindi
Ce n’est pas la chasse aux sorcières dont on a besoin, plutôt des besoin mr le maire de la ville.
Hahahaaaah! Mairie iriko irarondera akanoti! De l’amende sans sommation?
A quel article budgétaire sera imputée cette recette qui n’est inscrit nulle part dans le budget municipal? Mais aussi, le montant en soi n’est-il pas énorme?.-
Ils doivent chercher de l’argent par tous les moyens, même bêtement !! Une mesure contraignante de 300 milles pour changer le drapeau !! Emwe ba DD mugeze habi kabisa !!
Ca y est dans la Republique. Demain, il faudra payer l’ air que l’ on respire au Burundi.
Par un simple coup de baguette magique, le » Maire » vient de payer plus de 10 agents de sa boite.
Quand n’importe quel responsable peut imposer n’importe quoi et sans référence à aucune loi,nous ne sommes plus dans un pays régi par des normes, on se dirige vers une jungle!