Le lundi 24 juin, l’Observatoire de Lutte contre la Corruption et les Malversations Économiques (OLUCOME) a tenu une conférence de presse pour appeler le Burundi à ratifier la Charte africaine de la démocratie. Adoptée à l’unanimité par les États africains le 30 janvier 2007 à Addis-Abeba, en Éthiopie, cette charte est essentielle pour la promotion de la démocratie, de l’État de droit et des droits de l’homme sur le continent. L’OLUCOME a souligné l’importance de cette ratification pour le Burundi.
Dans son communiqué de presse, l’OLUCOME a exprimé son étonnement de voir le gouvernement burundais participer activement aux sommets de l’Union Africaine sans avoir ratifié cette charte. Malgré l’organisation récente d’un atelier sur le sujet à Bujumbura, le Burundi n’a toujours pas franchi cette étape cruciale. L’OLUCOME appelle donc le gouvernement burundais à ratifier la charte et à appliquer toutes ses dispositions sans ignorer aucun article, ni poser de conditions.
Lors de cette conférence de presse, Jean Nduwimana, porte-parole de l’OLUCOME, a répondu aux questions des journalistes concernant les raisons du retard de la ratification et l’impact potentiel de cette charte sur le contexte actuel du Burundi. Jean Nduwimana a expliqué que le Burundi a signé la charte, ce qui constitue la première étape du processus de ratification. Cependant, le pays n’a pas encore déposé les instruments nécessaires pour la ratification. « Le Burundi s’est arrêté à cette première étape de signature. Il est parmi les 46 pays qui ont signé, mais qui n’ont pas encore ratifié », a-t-il précisé.
Il a souligné que la ratification implique des obligations strictes, notamment en matière d’organisation d’élections libres, transparentes et régulières, ainsi que de transparence dans la gestion des affaires publiques. Nduwimana a également évoqué les exigences rigoureuses de la charte, qui semblent effrayer certains gouvernements. « Cet instrument exige du gouvernement qui l’a ratifié de travailler dans la transparence totale et de préparer les élections de manière libre et démocratique », a-t-il expliqué.
Le porte-parole de l’OLUCOME a indiqué que le Burundi n’a pas encore ratifié la charte parce que cela nécessiterait une transparence totale et une bonne gouvernance, des conditions que le gouvernement actuel semble réticent à respecter. « Fuir ou non, on ne peut échapper à la réalité. La réalité reste la réalité », a-t-il ajouté.
L’impact potentiel de la Charte pour le Burundi
En réponse à la question sur l’utilité de la Charte dans le contexte actuel du Burundi, Nduwimana a mis en avant les nombreux défis auxquels le pays est confronté, notamment la pauvreté et la mauvaise gouvernance. « Il est grand temps de ratifier cette charte pour que l’Union Africaine puisse nous être utile et servir de témoin. L’Union Africaine peut surveiller les élections et fournir des conseils », a-t-il affirmé.
Il a souligné que l’adoption de cette charte pourrait apporter des améliorations significatives en matière de transparence, de démocratie participative et de développement. Concernant les sanctions prévues en cas de violation de la charte, Jean Nduwimana a expliqué que les pays qui ratifient ce document s’engagent à intégrer ses dispositions dans leur législation nationale. Toute violation de ces dispositions pourrait entraîner des sanctions de la part de l’Union Africaine. « Une fois ratifiée, la charte devient automatiquement incorporée dans la Constitution de la République du Burundi », a-t-il rappelé, soulignant l’importance de cet engagement pour garantir la bonne gouvernance et le respect des droits de l’homme.