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Charles Nditije, président du parti Uprona : « La contestation n’est pas dirigée contre ma personne »

05/05/2013 Commentaires fermés sur Charles Nditije, président du parti Uprona : « La contestation n’est pas dirigée contre ma personne »

Après [son élection contestée par une catégorie des Badasigana->www.iwacu-burundi.org/spip.php?article3733], Charles Nditije estime qu’il a été élu régulièrement conformément aux statuts du parti. Ainsi, il estime être en position de présider l’Uprona.

<doc5281|left>{Après votre élection, quel sentiment avez-vous ?}

C’est un sentiment de joie. Présider un parti historique qui a conduit le Burundi à l’indépendance, c’est un honneur, un privilège qui n’est pas donné à tout le monde. Je ne peux qu’être fier.

{Pourtant, une partie des Badasigana a contesté votre élection…}

Je dois aussi relativiser ma joie parce que j’ai été élu dans un contexte où certains militants du parti Uprona ont décidé de faire cavalier seul. J’aurais aimé que je sois élu dans un contexte de rassemblement. Mais qu’à cela ne tienne, la contestation comme telle n’est pas dirigée contre la personne de Nditije.

{D’après vous, c’est contre qui ?}

Je ne peux pas citer des noms, mais ce courant de contestation prévalait même avant mon élection. Les problèmes que connaît le parti Uprona, aujourd’hui, ne sont ni d’ordre idéologique, ni de valeurs ou de vision. C’est un problème de conflit d’intérêts qui sont nés juste après les dernières élections. Ce n’est pas comme à l’époque de Charles Mukasi quand il disait qu’il ne pouvait pas négocier avec les génocidaires. Ce qui est important pour moi, c’est d’essayer de ratisser large pour faire revenir au bercail ceux qui sont en dehors de ce processus.

{Ne pensez-vous pas que votre élection a été précipitée ? Pourquoi n’avez-vous pas attendu la décision de l’autre chambre de la Cour suprême ?}

C’est parce que la première décision de la Cour est tombée, à la surprise de tout le monde, aussi précipitamment. Or, le 4ème congrès était connu depuis juillet de cette année. Rien ne pouvait nous arrêter et nous empêcher de le tenir.
Cependant, une large opinion estime qu’il n’y avait pas péril en la demeure…
Avant que ce congrès n’ait lieu, nous avons essayé de rapprocher les points de vue des uns et des autres, mais en vain. Nous avons eu l’impression qu’il y a des gens qui ne voulaient que paralyser le parti. Le mandat des organes dirigeants, c’est-à-dire la présidence, la vice-présidence, le comité central ainsi que son bureau exécutif, avait pris fin début août 2012. Le prolonger, c’était plutôt consacrer le parti dans l’illégalité.

{Quelle légalité défendez-vous quand le ministre de l’Intérieur ne reconnaît pas encore l’issu du congrès ?}

Des gens interprètent comme ils veulent le jugement rendu par la Cour suprême et la position du ministre Nduwimana. Je ne voudrais pas entrer dans ces considérations qui sont parfois politiciennes. J’ai été élu régulièrement lors d’un congrès et par la grande majorité des Badasigana, ceux-là qui sont habilités à élire le président du parti conformément aux statuts du parti Uprona. Cette première légalité me met en position de présider l’Uprona. Donc, j’ai la confiance de cette grande majorité. C’est cette première légalité qui nous met en position de diriger le parti. S’il y a d’autres paramètres qui sont en dehors des Badasigana, garants de l’Uprona, on les analysera et on prendra la position qu’il faut en fonction justement des décisions qui vont tomber. Le reste, c’est de bonne guerre.

{Si d’aventure la Cour Suprême se prononce en faveur du courant de réhabilitation, qu’est-ce qui va suivre?}

Je préfère ne pas spéculer sur d’éventuelles décisions de la Cour suprême. Des gens devraient plutôt, s’ils veulent être objectifs, s’interroger sur la régularité du jugement prononcé. C’est sur base de cette première investigation qu’ils devraient préjuger de la suite.

{Pour une large opinion, le politique a dominé sur le droit. Etes-vous fier de diriger ce parti au moment où la loi n’a pas été respectée ?}

Je voudrais demander à ceux qui le disent s’ils ont siégé lors du jugement. Le jugement qui a été prononcé a suivi quelle procédure? Quand est-ce que les audiences ont été tenues? Pourquoi ce procès est tombé à ce moment là? C’est dire, donc, que les gens devraient faire extrêmement attention. Pourquoi a-t-on prononcé un jugement sur le fond, alors qu’il n’avait pas été plaidé par aucune partie plaignante ?

{Quelle force disposez-vous pour unifier le parti tant déchiré ?}

Ce n’est pas la première fois que l’Uprona est traversé par des divisions internes. Depuis la mort de Rwagasore, il y a eu des clivages plus profonds qu’aujourd’hui. Je me suis beaucoup impliqué et joué un rôle dans la réunification. J’ai cette énergie, cet engagement, cette volonté pour qu’on puisse rassembler tout le monde, y compris ceux qui se disent être dans le courant de la réhabilitation. Avec la volonté des uns et des autres, les choses vont rentrer dans l’ordre.

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