Ce vendredi, j’ai été tenté de placarder un bloc noir à la place des mots. Des fois, il arrive que l’on ne sait plus dire l’indicible. Comme de nombreux Burundais en ce moment les mots manquent, on se sent impuissant, groggy, vidé. Face à tant de violence, aveugle, gratuite, que dire ?
Une gamine qui révise tranquillement ses leçons, son frère, sa mère, son père, un paisible cameraman presque à la retraite, sont froidement exécutés par des policiers. Que dire en effet ? On est tenté de se taire…
Mais le devoir impose, malgré tout de voir, dire, sans toujours comprendre.
Une mécanique, une spirale effroyable est en train de happer le Burundi. Il faut filmer, enregistrer, dire, écrire, témoigner. Afin que personne ne dise un jour, en versant des larmes de crocodile « on ne savait pas ». Le monde l’a déjà fait pour d’autres tragédies.
Pour le Burundi, on voit, on sait. Et les auteurs qui se pavanent aujourd’hui dans des mares de sang, qui se croient intouchables, devront payer un jour.
Dans le film « Il faut sauver le soldat Ryan », le héros, incarné par l’acteur Tom Hanks , emporté dans la folie de la guerre refusera d’exécuter un soldat allemand capturé par ses hommes. Il dira cette phrase extraordinaire : « Chaque mort de plus m’éloigne de chez moi ». Il espérait un jour rentrer, retrouver sa femme, ses enfants, sa maison. Et dans cette folie de la guerre, il voulait rester humain.
Et moi je dis, chaque Burundais tué nous éloigne de la paix. Chaque mort compte. Qui qu’il soit.
Il faut un sursaut national de toutes les forces éprises de paix pour renverser la tendance, avant qu’il ne soit trop tard.
Voila! des mots tres tres justes!
Très bien dit,ton article ou analyse monsieur kaburahe. On est tous écoeurés, nous les citoyens. Vous nous comprenez alors quand on se laisse remporter par nos émotions et dire des mots lourds lors de nos commentaires. C’ est ce genre de soulagement, de traitement anti depresseur qu’ on utilise pour nous décharger des douleurs et de peur qui nous logent. Nous observons impuissamment des familles décimées, des orphelins, des veuves et veufs , des mamans dévorées de leurs enfants, etc…Notre seul outils de combat monsieur kaburahe, c’est de commenter sur votre site et de nous y exprimer. Ne pas laisser passer un commentaire de quelqu’ un est vraiment frustrant. Par exemple, en apprenant la mort incroyable de la famille Nkezabahizi,personne ne pourrait se retenir à lancer des mots de frustration aux responsables de ce genre de crimes, aux autorités qui osent tourner le couteau dans la plaie, en disant que la famille était en otage des assaillants, l’ autre , la famille est attente des balles en poursuivant les assaillants . Mais, ou étaient ces assaillants que les autres parlent?Les avez-vous vus vous autres? Bref,des choses qu’ on voit au pays,c’ est du jamais vu et du jamais dit.
C’est clair que le Burundi a perdu la tete….temporairement je l’espere.
Pendant que mes yeux sont pleins de larmes, mon cerveau est plein de questions
Dans quel monde de raisonnement sommes-nous ?
» Quand on aura renversé la tendance ( ou le pouvoir actuel ?) »
1) Il n’aura plus de mort au Burundi ?
2) Pourquoi chaque mort = 3ème mandat du Président actuel ?
3) Qui tue qui finalement et pourquoi ?
4) Comment renverser la tendance et qui sont les forces éprises de paix ?Ou sont-elles? Renverser la tendance en tuant = paix ?
5) Celui à qui tu lances la grenade aujourd’hui ne va-t-il pas te lancer la sienne demain ?Où sera alors la paix que tu promets ? Cela ne nous introduit-il pas dans un cycle de violences irréversibles et sans fin =cancer + sida+ ébola+ etc.?
Que celui qui des oreilles pour entendre entende !
« Et moi je dis, chaque Burundais tué nous éloigne de la paix. Chaque mort compte. Qui qu’il soit.
Il faut un sursaut national de toutes les forces éprises de paix pour renverser la tendance, avant qu’il ne soit trop tard. »
Il faut être un fervent défenseur de ce 3eme mandat pour dire que renverser la tendance=renverser le pouvoir actuel.
Oui 3 em mandat. Icitwazo biriko biraboneka. Imana izobamaramaza. Amaraso arahuma.
Hapfuye umuhutu, ce n’est pas grave!… Hapfuye umututsi, c’est la moindre des soucis à porter, donc pas grave aussi!…
None iyo ngendo yokwama turi mu ndyane y’amoko mubona izodushikana kuki? Hazotwara umuhutu abarundi bicane, umututsi nashikigwa nkuko vyibonekeje ku ntwaro zabo, abarundi bagandagugwe pareil, donc un cycle de violence et de vengeance infernal entre fils et filles du Burundi… Turateye isoni nukuri!… Mbega Eklezia ikora iki? Abashingantahe b’ukuri bari hehe? Abenegihugu b’umutima muri hehe?… Les partisans b’amahoro no gusubiza abarundi hamwe mukora iki?… Kura amaboko mu mpuzu uterere agacumu k’ubumwe mu mabanga yo gusubiza umutamana Igihugu cakwibarutse, uve mu ndyane y’amoko hanyuma Uburundi n’abarundi twogorore. Ataruko abarundi tuzokwama dutwagwa kandi duhigwa bupfuni na buhoro. None mwumva ngaho ari nde ahomba; uwutwara canke uwutwarwa ???… Abafise amatwi yumva murahagabira!…
Antoine,
Ça vient droit du cœur. Malheureusement, je crains que ceux qui devraient appliquer ce que tu propose, ont déjà adopté une autre logique. Le Burundi que j’ai retrouvé en 2012 après 17 ans « d’exil » et qui me donnait beaucoup d’espoir, ne ressemble en rien au Burundi d’octobre 2015. Quelques illuminés, inspirés comme ils disent par leur dieu à eux, sont parvenu à briser, en quelques mois, l’espoir d’une paix durable de toute une population et de tous qui portent le Burundi dans leur cœur. Il n’est pas encore trop tard pour éviter le pire, mais le temps presse: chaque jour compte ses victimes, qui avaient encore un grand rôle à jouer dans l’avenir du Burundi. A quoi servent l’ EAC et l’Union africaine quand un de leurs Etats membres est en train de dévier si vite de la voie du développement et préfère détruire et massacrer. Courage, Antoine. Chaque pays connaît des pages sombres dans son histoire, mais se relève un jour. Tu essaie de montrer le bon chemin, il suffit que ceux qui le concerne suivent tes conseils ou bien, qu’ils comprennent qu’il n’ont plus de rôle à jouer dans le bien-être de leurs soeurs et leurs frères et qu’ils laissent la place à d’autres mieux intentionnés.
Mon cher Antoine,
Nous sommes tous consternés, choqués, meurtris, indignés. Les mots ne suffiront jamais pour exprimer le sentiment de dégoût et de révolte que chacun ressent.
Tant de violences ! Tant de crimes abominables ! Tant de larmes ! Tant de désespoir dans les cœurs et dans les familles ! C’est insupportable.
Tous les jours, des escadrons de la mort déciment, en toute impunité, des citoyens innocents, des enfants, des jeunes, des mères et des pères de famille.
Ces assassins ne font plus partie de la famille humaine. Ils s’en sont exclus d’eux-mêmes car ils ne partagent plus les valeurs fondamentales qui constituent notre humanité commune, notre ubuntu. A savoir le respect absolu des droits humains fondamentaux comme le droit à la vie, le droit à la paix, les droits des enfants. Ces escadrons de la mort se sont effectivement éloignés de la famille humaine contrairement au héros du film que tu évoques.
L’Etat burundais est à la croisée des chemins maintenant. Ou bien il prend des mesures radicales, crédibles et rapides pour arrêter ce cycle infernal de la barbarie ou alors il continue à couvrir ces crimes odieux et à promettre des enquêtes judiciaires qui n’aboutissent jamais. Et pour cause !
Les assassinats, les tortures, la persécution des jeunes, un véritable « jeunocide » est en cours au Burundi, les rançons et les emprisonnements abusifs de citoyens, l’exil forcé des centaines de milliers de Burundais sont perpétrés par des organes d’insécurité de l’Etat et par des milices dont les responsables sont connus et fichés par toutes les organisations et instances de justice internationale.
Si les pouvoirs publics burundais en avaient la volonté, ces organismes criminels et ces assassins seraient neutralisés en une journée. Or, à l’évidence, l’Etat semble être commanditaire de ces crimes ou alors complice.
Au passage, admirons l’indolence et l’indifférence des députés et sénateurs élus, semble-t-il pour contrôler l’action de l’Etat. Les citoyens sont décimés en masse par des escadrons de la mort provenant des organismes de l’Etat et aucune de ces institutions factices n’a commandité ne serait-ce qu’une enquête parlementaire pour se donner bonne conscience. Vous avez dit mal-gouvernance ?
S’il fallait une preuve que les dernières élections n’étaient pas crédibles et que les institutions qui en sont issues ne sont pas respectables, en voilà une. Déshonorables « Honorables » !
Athanase Karayenga
« Il faut un sursaut national de toutes les forces éprises de paix pour renverser la tendance, avant qu’il ne soit trop tard ». Tu ne crois pas si bien dire
Mais comment? Que faire concrètement?
Des forces éprises de paix ! bari hehe ? Maintenant c’est la surenchère qui insulte le plus, l’autre qui se tape un policier, et le policier qui va tuer encore le plus d’innocents possible….qui pense à s’arrêter..qui parle de paix ? Ce qui fait le plus mal et peur c’est ce que nous disent ceux qui vivent au Burundi à nous qui vivons en Europe ils nous disent qu’ils seront très bientôt sauvés par le CNARED….ngo iminsi iraharuye babivuze ….igitero ni dans quelques jours Nkurunziza bakamuta hanze….. Honnêtement, de temps en temps il faut plus un langage qui calme …que ces gens disent tout simplement qu’ils sont surtout entrain de se battre pour que les négociations aient lieu …qu’ils cessent de donner des armes de plus à Nkurunziza…Turakenyeye ngo tubure abashingantahe mu Burundi ?
Un signe qui ne trompe pas : Demander un peu au CNARED ce qui s’est passé pour l’organisation de la commémoration de la mort du prince Rwagasore….Incapable de se mettre d’accord au moins en mémoire de ce grand homme, ahubwo niwe Uburundi bwigeze gusa !!
Avant qu’il ne soit pas trop tard.. Pour qui? C est deja trop tard pour cces morts.
» Il faut un sursaut national de toutes les forces éprises de paix pour renverser la tendance, avant qu’il ne soit trop tard » dites vous Mr Kaburahe , je pense qu’il faut un sursaut national pour « renverser » tout simplement . Je sais que mes propos ne font pas plaisir à Mr Gélase Ndabirabe que j’ai encore le culot de respecter malgré sa bassesse d’esprit et d’attitude mais c’est ce que je pense sincèrement .
Il faudrait donc que les Burundais épris de paix enregistrent tout, qui à l’aide d’un smartphone , qui à l’aide un appareil photo, pour que , demain on expose les dégats que l’homopoliticus burundais est capable de commettre . Un jour arrivera que ces barbares auront enfin honte , honte de leurs actes , honte de leur nom et de leur corps.
Tout est dit.Reste à savoir d’où viendra le déclic qui enclenchera ce sursaut national.
Poignant! Tu as les mots justes!
Oui cher Antoine,il y en a qui se contenteront de dire:on savait.et …on n’aura rien fait.Souviens toi à l’assassinat du Président Ndadaye,même des grandes personnalités ne cessait de dire que son assassinat n’était que le secret de Polichinelle.Mais au fait,après cet ignoble assassinat,à quoi cela a-t-il servi? Puisque nous sommes au mois d’octobre,et l’assassinat du prince Louis Rwagasore a t-il empêché que notre pays ,le Burundi;accède à l’indépendance,? Et la décapitation d’octobre 1993,a -t-elle empêché la marche vers la démocratie. Ce ne sont pas les tueries ou les massacres qui vont freiner cet engouement de tout un peuple vers sa liberté et la joie de vivre. Et après on se posera la même question: A QUOI CELA AURA-T-IL SERVI? Et cette fois-ci il faut qu’il y ait CHATIMENT. Un mort de plus est un humain qui disparaît et …IMPUNNEMENT. NON..TROP c’est TROP.
Cher journaliste, toutes les horreurs au monde et a travers les siècles se font au vu et au su des contemporains. Les sciences sociales viennent en peu tard pour analyser et nommer. Les politiques en profite alors pour s’incliner ironiquement, pour commémorer, enfin pour répéter le fameux PLUS JAMAIS CA !
Impeccablement dit! Reste à savoir s’il y a des dans les cercles des décideurs qui pensent comme vous. En 1994, le drame se passa sous les Lens des caméras mais l’empleur de ce qui se passait était difficile à documenter soigneusement. Aujourd’hui les watsap, twitter, Facebook etc….permettent un suivi minute par minute de ce qui se fait. J’ignore si les imboberakure ou petit soldat se rend compte de tout ça mais les officiers devront comprendre qu’aucun acte passe inaperçue!!
Je pleure après la lecture de cet éditorial car vous avez dit vrai avec des mots justes. Après l’assassinat qu’il y a eu à Ngagara dans la nuit du 13 octobre, le lendemain, j’ai voulu avoir les nouvelles de la famille au Burundi. Ma petite cousine,une gamine, m’écrira: « Nous de notre côté ça va mais à Ngagara,ils ont été décimés. J’ai pleuré et je n’ai même pas eu d’appétit. Je suis attristée par la famille assassinée même si je la connaissais pas, conclura t elle. Voilà le climat dans lequel grandit nos petits frères et sœurs ainsi que nos enfants sans surtout comprendre une telle barbarie sur des milliers d’innocents qui ne demandent qu’à vivre dans la PAIX.
« Il faut un sursaut national de toutes les forces éprises de paix pour renverser la tendance, avant qu’il ne soit trop tard ».
C’est correct. Mais ingorane dufise ngaha mu Burundi bwacu ubajijwe umwe wese akubwira ko yipfuza amahoro. Wamubaza uti none vyogenda gute concrètement uyu akubwira uko avyibaza ahanini uravye ugasanga abivuze afatiye ku bwoko bwiwe. Niho hari ikibazo.Nk’ubu uvuze uti « Abafise ibirwanisho batabifitiye uburenganzira nibabisubize hanyuma abapolisi nabo bagume mu makambi canke ku ma positions yabo » abajeunes cane cane bari imbere mu manifestations bace bakubwira ngo « ushaka baze kudutoza intoke? none bizogenda gute ko ata gihugu na kimwe kibaho kitagira igipolisi? Ako ni akarorero kamwe gusa muri twinshi.