En hommage à son père, le chimiste Joseph Katihabwa, sa fille, Chantal Katihabwa, a créé la Burundi Education Foundation pour développer l’enseignement des sciences. Parmi les objectifs de cette fondation, l’implantation des centres numériques dans toutes les provinces du Burundi.
Brièvement, « Burundi Education Foundation », c’est quoi ?
C’est une ONG enregistrée au Royaume-Uni dont l’objectif principal est de promouvoir la qualité de l’éducation au Burundi, depuis l’école primaire jusqu’à l’université. Nous visons également à créer des centres numériques dans toutes les provinces du Burundi pour améliorer la qualité de l’enseignement en général, et des sciences, notamment les mathématiques, en particulier.
Pourquoi privilégiez-vous le numérique ?
Il y a beaucoup d’enseignants, surtout à l’école primaire, qui ne savent pas utiliser l’ordinateur. Or, c’est essentiel dans le monde actuel. Nous équipons des salles dans des écoles ou des centres communautaires avec des ordinateurs, des projecteurs, des caméras Web et des imprimantes. Grâce à l’internet, des cours à distance seront possibles.
Quelles sont vos zones d’action ?
Au départ, nous avons essayé d’aider le village de Rusaga, situé dans la commune de Ryansoro, où mon père est né. Avec les natifs de Rusaga, nous avons créé une association pour chercher des fonds afin de construire une école primaire. Avec l’aide de l’UNICEF, nous avons pu construire une école fondamentale avec des matériaux de très bonne qualité, ainsi que des panneaux solaires. Nous fournissons aussi tout le matériel didactique, les uniformes et le matériel scolaire pour chaque élève. Vendredi dernier, j’ai inauguré le centre numérique de Kiganda. Ce centre servira à la formation des formateurs et enseignants dans la maîtrise de l’outil informatique.
Quel matériel avez-vous remis à Kiganda ?
Nous avons remis 29 ordinateurs, un projecteur, et les équipements nécessaires pour la gestion d’un centre numérique. Notre objectif est de couvrir toutes les provinces du Burundi afin de stimuler l’enseignement des sciences, des technologies, etc.
Comment est fait le suivi ?
Il y aura une équipe de suivi parce que nous allons signer des contrats avec tous les responsables des centres. Ces équipements ne sont pas des dons permanents ; ils doivent être bien maintenus et toujours disponibles pour les bénéficiaires.
Quid de l’égalité des chances entre garçons et filles ?
Notre organisation donne les mêmes chances à tout le monde. De plus, nous pensons aux jeunes filles démunies et nous leur fournissons des serviettes hygiéniques. Parfois, faute de ces serviettes, des jeunes filles restent à la maison pendant quelques jours. La Burundi Education Foundation est dirigée par une femme burundaise sensible à ces questions.
D’où viennent les moyens de votre organisation ?
Les dons que nous avons octroyés à Kiganda proviennent d’une organisation au Royaume-Uni qui équipe les écoles. Il y a aussi une organisation appelée Computer Aid qui vend des ordinateurs reconditionnés aux ONG. De plus, nous avons signé un contrat avec une société nommée Currys, qui vend des ordinateurs neufs à prix réduit pour les ONG. Je profite de cette occasion pour remercier tous ceux qui soutiennent notre fondation.
Où puisez-vous l’énergie pour mener ce projet ?
Le souvenir de mon père m’inspire et me motive. Mon père voulait le développement des sciences au Burundi. Il a été parmi les premiers Burundais à posséder un ordinateur et à payer une connexion internet. J’ai été heureuse de remettre un lot de 28 ordinateurs au département de chimie, un département cher à mon père. Les étudiants vont pouvoir mener des recherches sur internet. Mon père encourageait les étudiants à viser l’excellence. Avec cette école primaire à Rusaga et ce centre numérique à Kiganda, je suis certaine que, là où il est, il doit être fier de voir que son idéal perdure.
Charte des utilisateurs des forums d'Iwacu
Merci de prendre connaissances de nos règles d'usage avant de publier un commentaire.
Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes, antisémites, diffamatoires ou injurieux, appelant à des divisions ethniques ou régionalistes, divulguant des informations relatives à la vie privée d’une personne, utilisant des œuvres protégées par les droits d’auteur (textes, photos, vidéos…) sans mentionner la source.
Iwacu se réserve le droit de supprimer tout commentaire susceptible de contrevenir à la présente charte, ainsi que tout commentaire hors-sujet, répété plusieurs fois, promotionnel ou grossier. Par ailleurs, tout commentaire écrit en lettres capitales sera supprimé d’office.