Alors que la révision du code de la santé est en cours, Aluma a organisé une retraite à l’intention des parlementaires du 27 au 28 mai, à Gitega. Objectif : sensibiliser à l’interdépendance entre la santé et les changements climatiques.
« Cette retraite permettra aux parlementaires de prendre en compte le rapport entre l’environnement et la santé lors de l’analyse et du vote des lois», indique Albert Mbonerane, président de l’Action de lutte contre la malaria (Aluma-Burundi). Pour lui, le nouveau code de la santé doit intégrer l’aspect changement climatique. M.Mbonerane rappelle que le code en révision date de 1982.
A cette époque, précise-t-il, cette question ne faisait pas objet de discussions. « Or, sans bonne santé et protection de l’environnement, le développement durable est chimérique ».
Ainsi formés en environnement, M. Mbonerane espère que les parlementaires intégreront dans la loi budgétaire « un fonds changement climatique ». « Cela facilitera l’intervention en cas de catastrophe, d’intempéries, etc. »
Changements climatiques & santé : quelle relation ?
Samuel Yonkeu, professeur associé à l’Université de Montréal, est revenu sur la relation entre environnement-santé. Selon la définition de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « la santé est un état de bien-être physique, mental et social complet et non seulement l’absence de la maladie ou de l’infirmité ». Et quand l’environnement est pollué, précise-t-il, la santé humaine n’est pas épargnée. Dr Charles Niyonkuru, professeur à l’Université du Burundi, a montré qu’en 2001, le paludisme a touché environ 3.400.000 personnes. On citera aussi des maladies diarrhéiques, des infections respiratoires aiguës, la malnutrition débouchant à la kwashiorkor. Dr Léonidas Misago, directeur du département de la promotion de la santé, hygiène et assainissement, a souligné que suite aux sécheresses prolongées, la production diminue.
Que faire ?
Un travail en synergie s’impose au ministère de l’Environnement et à celui de la Santé. C’est une des recommandations de la déclaration de 2008, à Libreville (Gabon), résultant de la réunion des ministres africains de l’Environnement et de la Santé.
La maîtrise de la pression démographique s’avère obligatoire. Dr Charles Niyonkuru indique que son impact sur l’environnement est néfaste. Il appelle les parlementaires à montrer à leur électorat l’intérêt du planning familial.
Une trentaine des parlementaires a répondu au rendez-vous organisé par l’Action de lutte contre la malaria (Aluma) et le ministère de la Santé publique. Cette activité entre dans le cadre du Projet Climat-santé financé la coopération allemande via la GIZ.
Problèmes de la santé au Burundi:
– l´hygiène (malproprété),
– la mauvaise alimentation. Cette dernière n´est pas équilibrée alors que tous les ingrédients sont disponibles.
– la consommation abusive d´alcool,
– la mauvaise gestion des ressources de l´État et la pauvreté de la populaton urbaine.