L’intégration économique à l’EAC suppose l’union des forces des commerçants et industriels burundais. La CFCIB l’a compris et oriente ses actions vers cet objectif, ainsi que vers le partenariat régional.
<doc3532|right>« L’objectif de la chambre est d’initier, proposer et soutenir toutes les actions visant à améliorer l’environnement des affaires en vue du développement du secteur privé », indique Christian Nkengurutse. Il est le secrétaire général de la Chambre Fédérale de Commerce et d’Industrie du Burundi, la CFCIB.
Selon lui, cette chambre est une nouvelle structure de l’ancienne Chambre de Commerce et d’Industrie du Burundi, la CCIB. C’est une ASBL qui vient de se réorganiser, à partir de mai 2010, quand elle est passée de la CFCIB. Cette même année, elle a élu ses organes de direction, notamment le président, le conseil d’administration et le secrétaire général. M. Nkengurutse rappelle que la CCIB a connu différents problèmes liés au contexte socio-politique et économique du moment, et les associations qui la composaient se sont dispersées. Il est né d’autres associations qui se sont renforcées autour des thèmes : l’association des femmes entrepreneurs burundaises, l’association des industriels burundais, l’association des commerçants burundais, etc. « Ils se sont vite rendu compte que, dispersés, ils ne pouvaient pas arriver à grand-chose pour développer le secteur privé tel que souhaité. Ils ont alors décidé de restructurer la chambre », souligne Christian Nkengurutse.
La diversité vers un but commun
C’est dans ce concept qu’ils ont compris l’importance d’une chambre faitière pour permettre l’éclosion des chambres transversales et sectorielles. Ils ont donc adopté la forme d’un ensemble fédéral mais qui converge vers un même but, d’où la naissance de la CFCIB. Aujourd’hui, cette chambre comprend 11 membres qui sont des chambres sectorielles et deux chambres transversales.
Les chambres sont différentes les unes des autres. Certaines étaient des associations qui existent déjà, la transition n’a été que juridique. Ces associations avaient déjà des membres, un budget et des programmes, et sont mieux organisées que les chambres nouvelles. La différence réside également dans la mobilisation et le dynamisme des membres qui constituent les chambres. « Nous essayons de régler ces différences à l’interne pour aider ; dans le cadre de l’évolution de la CFCIB, on n’exclut pas le mariage de certaines chambres qui, par leur nature, peuvent aller ensemble pour construire une force de plus », ajoute M. Nkengurutse. Pour lui, ce genre d’initiative est à encourager, beaucoup plus que d’avoir plusieurs chambres, difficiles à gérer.
Pour atteindre ses objectifs, la chambre agit par deux volets. Le premier concerne les programmes de renforcement des capacités de ces membres, d’une manière générale. Sinon, les programmes spécifiques s’adressent aux chambres sectorielles directement concernées.
<doc3531|left>Une vision régionale
Le second volet consiste à créer des partenariats pour l’évolution et l’épanouissement de l’entreprise. La chambre le fait à travers l’organisation des manifestations foraines. « C’est ainsi que nous comptons organiser une foire régionale du 29 juin au 8 juillet prochains. S’y retrouveront nos partenaires de l’EAC essentiellement, mais cela n’exclut pas la RDC si elle est intéressée », souligne Christian Nkengurutse.
En effet, indique le secrétaire général de la CFCIB, dans le cadre de la communauté, il est très difficile d’évoluer en singleton et le partenariat est impératif pour avoir assez de force pour faire la compétition avec les grandes entreprises. Sinon, poursuit-il, les petites entreprises risquent de disparaître. « L’entreprise a ainsi l’occasion de pouvoir exhiber, à travers ces manifestations, ses compétences et vendre ses produits, tout en se faisant connaître dans la région, pour étendre son champ d’action », explique M. Nkengurutse.
C’est également dans ce but que la CFCIB a adhéré à certaines organisations régionales qui peuvent lui permettre d’atteindre ses objectifs. C’est notamment le cas de l’East African Business Council (EABC) dont la CFCIB assure la présidence actuellement. En effet, Consolata Ndayishimiye, présidente de la CFCIB, dirige aujourd’hui l’EABC.
« En adhérant à ce conseil, on s’est rallié à un effort de défense d’intérêts privés sur le plan régional, en luttant contre les mêmes problèmes, comme les barrières tarifaires », indique M. Nkengurutse. Cet organe constitue aussi, continue-t-il, un cadre pour être écouté, au niveau régional, puisque l’EABC a un statut d’observateur au niveau de l’EAC. « Par ce biais, nous sommes directement liés au niveau des programmes qui sont défendus au niveau de la communauté, comme des partenaires obligés », se félicite Christian Nkengurutse.
Une chambre bénéfique…
Il souligne que la chambre est ouverte à toutes les catégories, du plus petit commerçant aux grandes entreprises. Il indique, par exemple, qu’au niveau de la chambre des commerçants, la majorité provient du marché central de Bujumbura. « Nous avons d’ailleurs rapproché, il y a peu, les petits commerçants à l’OBR, car entre les deux existait une grande incompréhension sur les nouvelles réformes de cette institution », rappelle le secrétaire général de la CFCIB.
Antoine Muzaneza, président de l‘Association des Commerçants Burundais (ACOBU), membre de la chambre des commerçants, est très satisfait du travail de la CFCIB. « Grâce à cette chambre, nous atteignons des objectifs communs et avons une visibilité dans la sous-région », se félicite-t-il. Il salue ainsi le cadre de dialogue que la CFCIB a créé avec l’OBR et qui a permis de lever certaines équivoques, et invite tous les commerçants à y adhérer.
Pourtant, le propriétaire de la boucherie Chez Diio, à Gatumba, jure n’avoir jamais entendu parler ni de la CFCIB, ni de l’ACOBU d’ailleurs, après une dizaine d’années d’activité.
Pour Christian Nkengurutse, secrétaire général de la CFCIB, le partenariat est impératif pour faire la compétition avec les grandes entreprises ©Iwacu
Cérémonie de remise et reprise entre l’ancien président de l’EABC et son successeur, Consolata Ndayishimiye, présidente de la CFCIB. ©Iwacu
3. Le propriétaire de la boucherie Chez Diio, à Gatumba, ne connaît ni la CFCIB, ni l’ACOBU ©Iwacu
Les membres de la CFCIB sont constitués par :
1) Des chambres sectorielles qui sont au nombre de 10 :
– chambre sectorielle des commerçants
– chambre sectorielle des mines
– chambre sectorielle des industries
– chambre sectorielle des artisans
– chambre sectorielle des transporteurs
– chambre sectorielle des professionnels des BTP
– chambre sectorielle des banques et assurances
– chambre sectorielle des services et nouvelles technologies
– chambre sectorielle de l’agri business
– chambre sectorielle du tourisme et de l’hôtellerie,
2) deux chambres transversales :
– chambre des femmes entrepreneurs
– chambre des professionnels des provinces.
3) La CFCIB est également composée de membres d’honneur et de membres sympathisants.
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EABC est un corps dynamique du secteur privé dans la Communauté africaine par la stimulation de la croissance économique et la prospérité soutenues dans la région.
Sa mission est de représenter et favoriser les intérêts des milieux d’affaires de la communauté Est africaine ; fournir les services de valeur ajoutée pour créer de nouvelles opportunités commerciales, augmenter la compétitivité des entreprises d’EAC à travers le monde; influencer activement des politiques des Etats gouvernement dans le but d’améliorer l’environnement des affaires.
L’adhésion se fait dans les cinq pays membres de l’EAC. Elle est ouverte à toutes les compagnies et associations commerciales intéressées à opérer dans la région. Les compagnies et les associations peuvent postuler pour devenir les membres ordinaires, membres associés, ou bien jouir du statut de société unipersonnelle. Les membres ordinaires incluent les associations du secteur privé, les membres associés sont telles les agences gouvernementales œuvrant dans les domaines du commerce et de l’industrie. Les sociétés unipersonnelles comprennent les moyennes et petites entreprises, ainsi que les multinationales. EABC a enregistré une nette augmentation concernant l’adhésion, passant de 54 en 2005 à 156 membres en 2011.
Pour adhérer à l’EABC, les compagnies intéressées remplissent un formulaire de demande d’adhésion, qui fournit à EABC leurs coordonnées et leurs centres d’intérêt. En cas d’acceptation, le secrétariat envoie alors une lettre à la compagnie ainsi que la note fixant les frais d’adhésion : 1.000 USD pour les membres ordinaires et les associés et 2.000 USD pour les membres des sociétés unipersonnelles. Les frais d’adhésion sont payables sur une base annuelle.