En réponse à [Mandez, qui critiquait les politiques burundais->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article1773], Katihabwa nous donne son point de vue.
Merci à Mandez, {emwe wari wikokoye mukuvuga ukuntu ubona ibintu} – tu t’étais assez donné pour dire les choses telles que tu les vois. Je partage avec toi plusieurs points, sur d’autres pas tellement. En effet, j’ai quelques questions.
Comment est-ce que tu réussis à lire le fond de ceux qui réclament les négociations ? Je pense que Léonce a été toujours clair que ce ne sont pas les places au sein du gouvernement que l’ADC cherche, à en croire à ses propres mots. Plutôt je te vois plus porte-parole de ceux qui refusent catégoriquement les négociations quand tu nous fais croire que ce n’est rien que les places au sein du gouvernement que cherchent les opposants burundais. On n’appelle ça prêter gratuitement aux gens des mauvaises intentions, ce qui signifie, dans le jargon politique, détracter, diaboliser les opposants dans le but d’anéantir leurs idées. C’est un jeu que les politiciens utilisent très souvent, surtout le pouvoir Cndd-Fdd.
C’est ce que font certains internautes à l’encontre de Sinduhije, le traitant de tous les maux, tout en sachant bien que c’est un politicien de poids. Insinuer l’idée des places derrière les réclamations des politiciens, pour moi, cela a une connotation d’avidité du pouvoir de la part de ceux qui brandissent ce slogan. C’est une mauvaise fois de leur part. Sinon, qui ne voit pas que le pays est en train de sombrer dans une situation critique sans retour ? Ceux qui demandent au gouvernement de s’asseoir avec ses opposants (le clergé catholique, la communauté internationale, la société civile, les Burundais eux-mêmes,…) se trompent-ils tous ?
Et bien Mandez et autres, les problèmes (politiques surtout) il y en a, et une solution doit se trouver à temps. Si on continue à diaboliser, à arrêter les opposants, la violence est certaine, étant l’unique option possible. Comment le gouvernement Nkurunziza peut s’entêter et penser de résoudre le problème burundais avec sa police et son armée ? Il a oublié d’où il venait ? Qui a gagné les élections c’est vrai, il doit gouverner. Mais n’oubliez pas que ces élections ont été contestées avec des preuves à l’appui.
A supposer que ce soit vrai, que les élections ont été truquées, ne considères-tu pas lâche pour une opposition qui se respecte que de laisser passer un précédent aussi grave pour la démocratie ? Penses-y aussi, ne pensez pas dans une seule direction. Bien sûr que l’inverse est aussi grave, c’est à dire le refus d’accepter la défaite quand c’est elle est prouvée. Le problème c’est que nous avons deux vérités également démontrées. Que faire ?
Je crois qu’il faut à tout prix trouver un consensus comme c’est le cas dans toutes les démocraties. Le dialogue doit être permanent. On ne doit pas rejeter à priori ce que pense l’autre. Si non c’est la radicalisation, mais jusqu’où, tout le monde doit savoir y répondre. Mais pourquoi ce bras de fer du gouvernement devant la main tendue par l’opposition ? C’est seulement la peur de perdre les places en faveur de l’opposition ? Je crois c’est plus que ça.