Parce qu’il voulait que le monde découvre son pays avec des yeux différents de ceux des médias traditionnels, Karl-Chris Nsabiyumva a lancé un blog qui raconte la myriade des facettes de la vie au Burundi. Passionnant.
Avez-vous un début de migraine quand vous rencontrez les mots comme « attaque à main armée », « 3ème mandat », « Imbonerakure », « ADC-Ikibiri », « Cndd-Fdd », « gaz lacrymogènes », « Uprona », « CNTB » et autres « exécutions extrajudiciaires » ? Avez-vous déjà lu, au soir de la Saint-Valentin, le récit tristement épicé de la sexualité d’une Burundaise voici deux ans mariée ?
Que savez-vous de Ngagara, dans les années 80, « ce quartier où tout le monde avait un ou plusieurs sobriquets : Cactus Kid, Bush Doctor, Konka, Soviet, etc »? Avouez : avez-vous déjà lu un article avec un titre aussi caustique que « Umwana w’abatutsi » ((L’enfant des Tutsi)) ? Dites : qu’entendez-vous par la culture [burundaise] et les mœurs dans la pauvreté ?
Si vous ne pouvez répondre à aucune de ces questions, alors notez l’adresse : thisburundianlife.wordpress.com
Raconter …
L’homme derrière le projet travaille … à l’Office burundais des recettes (OBR) ! Il a bientôt 27 ans. Et il sourit tout le temps. « Tout a réellement commencé avec mon blog personnel, Mister Burundi. La plupart de ceux qui me lisaient étaient des non-Burundais et vivaient en dehors du pays, explique Karl-Chris Nsabiyumva. A l’époque, il vient d’intégrer le monde professionnel après deux ans d’infructueuses tentatives pour lancer une petite entreprise, et deux de brillantes études en économie, en Grande-Bretagne.
A la petite dose de frustration qui habite le jeune, s’ajoute la monotonie d’une actualité dominée par la politique et la sécurité (souvent sous de sombres augures) et l’absence d’un espace en ligne qui peint la « vraie » vie au Burundi, « un petit pays d’où rien de bien ne vient » … Le mélange donnera naissance à This Burundian Life.
« C’était dans ma chambre, le 26 juin 2013. Pour le nom, je me suis inspiré d’une célèbre émission radio américaine ((This American Life)) », se rappelle Karl. Et la commande était précise : « Je voulais un espace ouvert à quiconque voudrait contribuer à raconter la vie au Burundi sur un mode personnel. En même temps, je ne souhaitais pas ouvrir une succursale du ministère du Tourisme, où tout est beau, blanc, etc … »
Jusqu’à Al Jazeera …
Huit mois plus tard, le compteur du blog affiche plus de 40.000 visites, 85 articles publiés à raison de deux par semaine (dont un en kirundi chaque lundi), et des commentaires de plus en plus enthousiastes.
Pour faire face à la gestion de l’espace, Karl a fait appel à quatre mains amies : Rachel (Bujumbura – études en économétrie), Raïssa (Canada – études en gestion) et Judicaël (Belgique – études en informatique). Tous des volontaires.
Et la dernière campagne a fait mouche : alors que les médias locaux et étrangers commentaient à chaud le limogeage du Premier vice-président, Alain Ndayishimiye, un des contributeurs du blog, a eu l’idée de lancer le hashtag #myBurundianDream. Objectif : profiter de la fête de l’Unité nationale pour lancer une campagne d’énonciation sur ce qu’être Burundais veut dire et mettre des mots sur le « Rêve burundais » … L’initiative a été un tel succès que France24 et Al Jazeera en ont parlé, rappelant que si la politique du Burundi était en ébullition, les jeunes continuaient à rêver d’un meilleur futur. Un message « suivi avec intérêt » par la Présidence sur Twitter.
« Nous sommes un groupe de personnes ordinaires, menant des vies ordinaires, éparpillées à travers le monde avec une chose en commun : le Burundi est tatoué dans nos cœurs », annonce la carte d’identité du blog This Burundian Life.
Et si tu étais l’un(e) d’eux ?
merci de l’initiative, de réveille les consciences sa nous montre que la jeunesse est prêt pour construit notre pays que sa montre d’exemple a tout le monde merci encore a iwacu
Permettez moi de faire un petit commentaire sur les noms de notre blogeur: Karl-chris Nsabiyumva. Allemand, anglais et Burundais.
Je crois que en tant que generation consiente la nouvelle generation d’africains devraient se debarasser de ces noms du colonisateur. C’est pas pour autant qu’on porte un nom chretien ou europeen qu’on devient un bon chretient ou bon citoyen. Sinon presque tou ceux qui sont au sommet de la mauvaise gouvernance et execution extra judiciare ont des noms comme jean, mathieu, marc, pierre etc…
Bref prortons des noms purement africains qui nous honorent que de persister dans l’ esclavage mentale.
Pour ce qui est du blog je ne fait que vous encourager. Soyez impartial et fournissez des informations bien verifier.
Courage et Merci.
Juste pour répondre aux premières lignes de ton texte. Cela pourrait aussi signifier qu’il aspire à devenir « citoyen du monde » afin d »éviter le carcan « hutu » et « tutsi » qui n’inspire confiance qu’au seul concerné et dans son seul camp alors qu’il considère l’autre comme ennemi et étranger. Cela dépend bien-entedu du côté d’où part son regard! Si non, le conseil de la fin du texte est pertinent
Juste abonder dans le même sens que vous pour dire combien il serait beau de nous voir dans quelques générations débarrassés de ces prénoms SANS AUCUN SENS. Un retour à nos racines. Point.
PS: ceci n’est évidemment pas adressé à l’auteur ou qui que ce soit: juste un souhait pour notre pays et notre continent. Je ne jugerai personne parce que moi même j’en porte un bien européen alors que je n’ai rien demandé! Par contre cette ERREUR sera corrigée avec mes enfants!!!!! Et ce serait bien que cette prise de conscience soit généralisée! MERCI.
IL serait mieux que tu nous donne un exemple de nom africain que tu vœux qu’on nous appelle au lieu de critiquer seulement! Tu peux t’appeler ce que tu vœux l’important est qui tu es. Point c’est tout!!!!!
C’est tres interessant. J’etais fatigue de lire dans chaque journal des choses qui ne vont pas chez nous. Hanyuma kandi ndamushigikiye cane uyo musore natere aja imbere. Iyo blog yiwe naje nzoyishirako commentaire. Dukwiye kuvugana ingene twokwiteza imbere tukareka kuguma tugwa mumitego y’abanyepolitique kuko ntidushobora gukora politique twese ni kwigishanya akaranga kacu, tukikuramwo indyane z’amoko na politique cane cane urwaruka rukijukira ibikorwa vyo kwiteza imbere.
C’est quoi ca?
Merci pour ce magnifique papier! Et si on (je) devenait(s) l’un deux ? ça donne envie en tout cas … Tout n’es pas sombre dans notre pays!!!! et ça rassure!!!!
1000 BRAVO à Karl-Chris Nsabiyumva!
no comment?
Voila ce que la nouvelle generation intellectuelle vous reserve, nous allons redorer l’image de notre chere patrie, que le monde le veiulle ou pas. Cette vieille generation ne veut que nous nous atardions dans les details de la politique, mais nous ,nous avons des idees variees donc l’avenir n’est pas une autoroute, mais un mozaic d’une vie meilleure.
Merci beaucoup à Iwacu. Biraboneka ko muri ikinyamakuru gishakira ineza Uburundi kuko mutaduha amakuru y’incamugongo gusa. Aho rero, urwaruka twari dukwiye kuraba uburundi dukoresheje amaso nk’aya y’uyu muvukanyi wacu. Tukarata ivyo vyiza dufise kanatsinda dufise vyinshi. Reka tubiteze imbere mukubiratira abatabizi. Komera bavukanyi banje.
Pauvre jeune garçon attends toi à ce que le pouvoir te décimera parce que tu es considéré comme inyanka mbonerakure
Le pouvoir ne fera rien à ce garçon! Imana iramubona. Il ne dit rien contre le pouvoir, Il essaie de redonner une bonne image à ce pays.
Bravo mec, bon projet et je te fais des visites.