Les partis Sahwanya Frodebu et Ranac (Rassemblement national pour le changement) se sont refusé ce vendredi 3 août à apposer leur signature sur la feuille de route à l’issue des consultations des partis politiques organisées par le gouvernement à Kayanza.
D’après Phénias Nigaba, porte-parole du parti de Ndadaye, ‘‘cette feuille de route a été discrètement préparée à l’avance’’. «Nous avons été surpris», dit-il, justifiant que l’agenda a été modifié. Il indique que dans le programme préalablement prévu, il était question d’échange d’avis en vue de l’organisation des élections de 2020. Pour lui, le temps imparti à cet atelier ne permettait pas tout de même à ce que l’on aboutisse à une feuille de route : «Il aurait fallu une déclaration des différents points de vue».
M. Nigaba dénonce en outre une politique de deux poids, deux mesures. «Les documents à base desquels on allait établir la feuille de route nous avaient été cachés.» Il évoque la feuille de route de 2013, des conclusions du 4eme round du dialogue inter-burundais et les suggestions du facilitateur Mkapa. «Et l’équipe qui a été choisie pour discuter du contenu de la feuille de route se composait uniquement de politiciens au pouvoir et ceux qui leur sont proches».
Ce politicien parle d’une astuce de Bujumbura de bloquer un nouveau round des pourparlers inter-burundais. «Les auspices du 5eme round étaient là», fait-il savoir, avant de conclure: «Nous ne pouvons pas souscrire à un document qui contient beaucoup de zones d’ombre»
Pascal Barandagiye, ministre de l’Intérieur, soutient que chacun est libre d’exprimer son opinion : «C’est une démarche démocratique». Sinon, la feuille de route a tenu compte de tous les avis des participants.
Ce membre du gouvernement trouve compréhensible que le Frodebu n’ait pas apposé sa signature. Car il devait lui être difficile de comprendre les documents qui ont servi à la formulation de la feuille de route. « Il était en arrière par rapport aux autres parce qu’il ne participait pas aux différents ateliers à l’endroit des partis politiques organisés par mon ministère».
Pour M. Barandagiye, ceux qui ont été réticents à la signature de ce document pourront le faire petit à petit. «Quand ils en auront compris l’intérêt, ils vont rejoindre les autres».
Pour rappel, 32 partis politiques avaient été conviés à cette rencontre. Vingt-deux parmi eux ont répondu présent dont 20 ont signé la feuille de route. A la veille des consultations, certaines formations politiques dont la coalition Amizero y’Abarundi avaient déjà annoncé qu’elles boycottaient cette conclave.