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Cette école où 141 enfants en maternelle ont 19 bancs…

02/06/2011 Commentaires fermés sur Cette école où 141 enfants en maternelle ont 19 bancs…

C’est à l’école primaire de Musaga II. Les enseignantes du pré-scolaire n’enseignent plus depuis deux semaines. Les raisons : pas de programme adéquat ni d’infrastructures prévues pour cette section précipitamment créée par la nouvelle directrice.
Selon une enseignante requérant l’anonymat, la situation a commencé l’année scolaire passée, avec la nomination de Caritas Hakizimana à la direction de cette école, qui a crée une section préscolaire.

Initiative sans moyens conséquents. « Il est difficile, voire impossible de dispenser un programme d’un enfant de 5 ans à un gamin de 3 ans ou même moins », selon une des trois enseignantes en grève.

Avec 141 enfants, dont 70 entre 2 et 3 ans, la nouvelle classe s’est subitement retrouvée sans locaux, avec 19 bancs dont 1 en piteux état. La directrice de l’école a demandé de la place au curé de la paroisse juste à côté de l’école au cours de l’année scolaire 2009-2010.

A ce moment, les enfants étaient au nombre de 134. Mais le curé, sous pression des enseignants de l’école, n’a pas voulu céder sa salle pour l’année suivante. C’est ainsi que la directrice s’est rabattue sur la salle de la deuxième année, obligeant les élèves de cette classe d’étudier seulement les après-midi pendant toute l’année, nous révèle une enseignante.

Situation rocambolesque : « Quand les élèves de la 2ème primaire se présentent le matin pour un test par exemple, ceux du préscolaire s’entassent dehors avec leurs enseignantes, même pendant la pluie.»

Pourtant, la question semblait avoir été liquidée depuis le début du mois d’avril, dans une réunion pédagogique. Au cours de celle-ci, le directeur provincial de l’Enseignement avait décidé que les enfants de moins de 4 ans devraient rentrer. Jusqu’ici, la directrice ne s’est pas encore exécutée, regrettent ces enseignantes désabusées.

Alors qu’un enfant doit payer normalement 3.000 Fbu selon une des enseignantes, un parent rencontré sur place révèle par contre avoir payé 10.000 Fbu plus 30.000 Fbu pour un banc de son autre enfant de la 1ère année, un banc qui finalement n’est jamais venu !» Ce qui explique l’incapacité de la directrice à renvoyer les élèves, incapable de justifier l’usage des frais supplémentaires payés, explique une des enseignantes. Car, en plus, il est exigé 1.100 Fbu pour « l’hygiène.»

Les victimes de cette situation : les enfants qui se retrouvent sans enseignants . Aujourd’hui, c’est soit la directrice elle-même qui les encadre, soit sa secrétaire. Une voix discrète nous révèlera que «même le planton est sollicité des fois pour ce service»…

Certains parents, fatigués de cette situation, n’envoient plus leurs enfants à l’école. Contacté à ce sujet, Caritas Hakizimana nous indiquera que la question est en train d’être étudiée. Sans en dire plus. A un mois avant la fin de l’année scolaire.

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