Mardi 05 novembre 2024

Politique

« C’est une violence due à l’impunité ! »

04/11/2014 13

Sur la violence qui semble se généraliser un peu partout dans le pays, le Pr Muntunutwiwe estime que cette situation est due, en grande partie, à l’impunité des criminels.

Salathiel MuntunutwiwePourquoi cette généralisation de la violence ?

Socialement on peut expliquer ce comportement violent des populations de certaines localités par la frustration causée par l’impunité des acteurs des crimes et infractions. Dans cette logique, la population est tellement frustrée qu’elle délégitime les autorités et cherche à se rendre justice.
Politiquement, la première explication ressemble à celle-là et j’utiliserais la théorie de la vitre brisée. Si la vitre est cassée, elle laisse entrer le vent. Et si le vent est fort, il risque de casser toutes les autres vitres de la maison si la première n’est pas réparée. Autrement dit, l’impunité construit un terrain propice à la reproduction de la violence. Elle favorise aussi la naissance d’autres comportements qui prennent origine sur cette violence qui n’a pas été punie. Tel est le cas des vols à main armée.

Théoriquement, le Burundi vient de sortir d’une période de violence …

Mais qui n’est pas totalement finie. Il y a encore une violence résiduelle qui peut être récupérée par d’autres acteurs, notamment à cause de la situation socio-économique. Profitant de la pauvreté et de ce climat presque généralisé de peur, d’autres acteurs peuvent causer l’insécurité par des vols à main armée qui risquent d’être mis à l’actif d’autres groupes.

Est-ce la seule conséquence de cette impunité ?

Cette impunité renforce aussi, chez les auteurs de ces crimes, le sentiment qu’ils sont tolérés et, par conséquent, ils acquièrent plus de pouvoir sur le terrain.
Plus ils ne sont pas sanctionnés, plus ils ont le sentiment qu’ils sont puissants et, en retour, appliquent l’autorité acquise. C’est ainsi qu’ils utilisent ce pouvoir pour repositionner sur le terrain les éléments qui leur sont favorables et qui vont défendre leurs intérêts. Eux-mêmes vont jusqu’à user de cette violence à l’interne pour des positionnements sur terrain.

La passivité décriée du pouvoir ne peut-elle pas être perçue comme une sorte de complicité ?

L’hypothèse du soutien du pouvoir peut être avancée. En effet, c’est difficile de comprendre que des groupes puissent se déplacer d’une commune à une autre sur un territoire contrôlé par la police et par l’armée, et par les services de renseignement. Vu le contexte politique actuel, les laisser se comporter comme ils veulent est une façon de terroriser la population, pour des buts clairs définis par leur comportement.

Ce qui n’est pas sans conséquences…

La première conséquence est de susciter les réactions de résistance par des rondes de la population.
La seconde conséquence est qu’il peut y avoir un effet d’entraînement, si on ne contrôle pas ce mouvement, ce déplacement de personnes non identifiées. D’autres peuvent donc se déplacer sur tout le territoire burundais, se positionner dans chaque province et créer du désordre qui ne serait profitable ni à eux-mêmes, ni aux pouvoirs publics. Parce que la population comprendrait que le silence du gouvernement est un soutient tacite de ces groupes, créant ainsi un sentiment de méfiance à son égard.

Si le pouvoir était complice, ce serait dans quel but ?

La peur produit un sentiment d’insécurité qui, conjugué à un discours politique, peut amener à adhérer à tel ou tel groupe sans en être convaincu. Autrement dit, cette peur créerait un soutien forcé à un groupe politique.

Forum des lecteurs d'Iwacu

13 réactions
  1. Kazivyi

    Qui, ariko none niyo bohana bohana nde? ko bakoze ko wese umenga baratinya gushira amategeko imbere!!! Nguwo Mbonimpa ubwoba burabamaze ngo naje muhira kandi afise ibimwagira biboneka!!! ngo nuko Obama abateye ubwoba?? Mbe tuzobandanya dukorera kubwoba gushika ryari?? nico gituma aho mu Burundi ibintu bizobandanya bigorana, kuko wo menga amategeko ntabayo?? Ukoze ikosa wese baca barondera uko babisigura ngo nimvo za politique,…… Turagowe!!!

  2. Terimbere

    Au fait, il a quelles études, ce prof?!?!
    Moi, je me permet de questionner ses connaissances par rapport à ce sujet!
    Est-il un sociologue, juriste ou politologue?!? Apparemment, lui il se donne pas de frontières.
    Il explique la cause de la violence par l’impunité! Si réellement il était ce qu’il prétend être, il aurait compris qu’on ne fasse pas une telle affirmation sans la couvrir d’éléments justificatifs!
    Le reste de ses commentaires est très vulgaire, on serait vraiment malhonnête si on veut le considérer comme un avis d’un expert ou d’homme de recherches.
    Invitez un certain Julien Nimubona et faites la comparaison vous-mêmes!!!!!

    • terimbere ou terinyuma.je pense que toi aussi tu ne sais pas quoi tu dfis.je te demande d’aller expliquer pourquoi la criminalite est si impunissable.abahutu birirwa bicwa kubwinshi umutama umukecuru,iyi ntwaro yirtirwa iratumara.sigura neza rero igituma utabanje gukiritika abandi.

  3. Mutima

    Ce texte est trop inductif pour être neutre! Et je veux vous en donner un résumé :

    «À tous ceux qui en ont envie, allez commettre des crimes, brulez des maisons, quelques livres, etc. Nous avons un parfait alibi: l’impunité!»

    Faudrait-il alors répondre à la violence par la violence, cher professeur? Parce que c’est justifié par l’impunité? Qu’est-ce qu’on n’entedrait pas!

    Et puis il y a une autre affirmation implicite qu’on peut déduire de ces déclaration : Cela veut dire que ce ne sont pas plus les Imbonerakure qui sont en train de commettre ces forfaits et que ce monsieur connaît ces malfaiteurs et leur origine pour les défendre et les justifier ainsi!… On peut beaucoup apprendre en lisant entre les lignes!…

    Comprendra qui comprendra!!!

  4. Busorongo

    Uyu muhinga nanje ndamaze kumumenya. Ni umu ZAirois! Kuko azi vyose. Ntakimusoba. Mbere ejo nosaba ko bamutumira akatubwira ivyibihe vyimvura nimiserege yo mucarama mbere akaducira kumayange ico Bosnie izokora mugihe abasirikare batoha aba civil ubutegetsi muri Burkina Faso!

  5. KARUGENDO MARIA

    Les Burundais ont toujours été victimes de l’impunité depuis des décennies. C’est dommage qu’on évolue pas, même avec des gens qui se nommaient combattants de la liberté, qui ne dormaient (Intagoheka) pas en combattant l’injustice. Je me sens très mal lorsque je me rappelle des gens qui sont morts durant cette longue crise, les uns sur le champs de bataille, les autres au milieu ou avec leurs enfants. C’est grave Monsieur le Président, mvuge nka wa wundi.
    La police, au lieu de courir derrière les criminels court derrière les gens qui font du sport pour oublier un peu leur malheur ou les taxi vélos qui ne cherchent que leurs pain quotidien, Tubaye abande ga yemwe!
    Les autorités disent que la paix règne sur tout le territoire mais entre temps ils renforcent leurs gardes, les Généraux sont actuellement plus gardés que la BRB ou le centre ville, quelle contradiction! Quelle mensonge!
    Et ils affirment cela au moment où 3 italiennes viennent d’être tuées en moins de 24 heures et la police, pourtant là, a arrêté un fou qu’elle a montré à la TV comme auteur du crime. Le ridicule ne tue pas!
    Ce qui étonne encore, cette police reçoit toujours les félicitations du chef de l’état avec mention élite (plus de 90%), c’est vrai parce qu’elle garde bien le palais, mais qu’elle sache qu’elle doit aussi protéger le petit peuple qui paie des impôts pour payer, nourrir, équiper et habiller cette police.

    Pour la justice, je n’en dis rien, elle s’agite pour punir les innocents comme Mbonimpa, mais devient inactif lorsqu’il faut punir les criminels dont certains sont dans les hautes sphères de l’État.
    Prions le bon Dieu pour qu’il nous délivre du mal!

    • Audifax

      comme je l’ai dit, je répète encore:Un jour ,la lumière éclairera dans le teneble et le vérité triomphera le mensonge!!!!

  6. moi

    None ga Mugabo burya kwama ufise igitabu cuguruye imbere yawe nico cerekana kurumuhinga!!! ntihenze umenga niko wama kuma photo?

    • Congera Athanase

      wewe icawe cama cugaye,nibaza ko udasoma nimba ugisoma cugaye

      • duciryaninukuri

        Ntibamusavye gusoma bamusavye kuvuga uwabivuzeko ikintu nibaza ka abifiseko droit ndamubona nk’umu philosophe guko un philosophe regarde , s’étonne et s’interroge alors que les autres regardent sans voir ou sans chercher à comprendre.
        Mais toi aussi tu t’étonne de sa question je crois que tu as compris pourquoi il a toujours un livre ouvert, dire lui même pourquoi serait plus vrai

        • moi

          Bon commentaire. Buryta gutegera biragoye si non Mme Congera ntaco dupfa nuwo muhinga mbere yarananyigishije.

      • Legénie Noir

        Oya bagabo yaco mushavura! Uyo muhungu Muntunutwiwe Salatiel aha turamuzi muri université( comme étudiant et puis assistant!). Il assume l’air d’un savant mais il est loin de le devenir, mais les principes démocratiques nous poussent à le supporter! Je l’ai subit quand il assistait: il ne brillait pas et je me sait pas s’il soit devenu savant en passant en France! Un historien critique ne devrait pas etre partisan et lui en celà il exagère. Mbega uwuvuga utuntu tungahe baca bamwita consultant? Et qui consulte vraiment Muntu au Burundi? A moins qu’il soit un profane sur les questions burundaises! Mais pour gagner un morceau de pain il peut le faire!

        • moi

          Ntawibuka arira ngo baramugoye arikarigisha!!!

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Enrôlement des électeurs. Entre fatalisme et pessimisme

Alea jacta, les dés sont jetés. La période d’enrôlement qui avait officiellement commencé le 22 octobre a pris fin ce 31 octobre. Se faire enrôler est un devoir hautement civique et citoyen en vue de reconduire ou renouveler la classe (…)

Online Users

Total 3 441 users online