Vendredi 22 novembre 2024

Politique

« C’est la faute à la France et la Belgique ! »

30/09/2016 16

Les porte-parole des institutions ont répondu aux questions des journalistes, ce vendredi 30 septembre, dans la province de Cibitoke. Une occasion trimestrielle d’évoquer les questions de l’heure.

Gervais Abayeho : « Ces rapports démontrent une volonté de diaboliser le gouvernement. »
Gervais Abayeho : « Ces rapports démontrent une volonté de diaboliser le gouvernement. »

« Ces rapports ne veulent rien d’autre que l’occupation du Burundi par des troupes étrangères. C’est la Belgique et la France qui sont derrière ces rapports ! » C’est ainsi que Philippe Nzobonariba, le porte-parole et secrétaire général du gouvernement, a donné le ton de la conférence de presse trimestrielle des porte-parole des institutions. Il répondait à la première question qui a ouvert cette séance, dans la salle de conférence du Green Hôtel au chef-lieu de la province Cibitoke. « Nous avons dénoncé le rôle de la Belgique dans les malheurs du Burundi, et la France lui a proposé de prendre le relais pour déstabiliser le Burundi. » Selon le tonitruant porte-parole du gouvernement, le président Paul Kagame a dénoncé, en 2004, le rôle de la Belgique et de la France dans le génocide rwandais, ces deux pays tentent depuis lors d’en créer un autre au Burundi pour se racheter aux yeux de Kigali. « Il y a eu des manifestations des insurgés, soi-disant contre des mandats, des policiers et des militaires ont été tués, il y a eu des personnes brûlées parce que soupçonnées d’être des Imbonerakure, il y a eu une tentative de coup d’Etat, des camps militaires ont été attaqués… Etait-ce la faute du gouvernement ? », a réagi, à son tour, Gervais Abayeho, le porte-parole du président Pierre Nkurunziza. Pourtant, a-t-il souligné, le rapport de l’EINUB ne fait que condamner l’Etat. « Ces rapports démontrent une volonté de diaboliser le gouvernement, heureusement que tous les Etats ne sont pas nos ennemis. » Pour M. Nzobonariba, les manifestations démontrent le ras-le-bol des Burundais contre ceux qui veulent les diviser.

« L’armée n’est pas coupable ! »

Le colonel Gaspard Baratuza ©Iwacu
Colonel Gaspard Baratuza : « L’armée ne peut pas kidnapper ses propres éléments ! »

L’autre moment fort de cette conférence de presse fut les réponses données par le porte-parole du ministère de la Défense, le colonel Gaspard Baratuza, sur le kidnapping, les arrestations, les tortures ou l’assassinat des militaires. Le journaliste qui a posé la question a surtout voulu savoir pourquoi des militaires sont arrêtés et poursuivis par des organes autres que militaires « Je sais que vous voulez revenir sur le cas de l’adjudant Eddy Nyongera, qui s’est suicidé. Son arrestation était régulière. » Car, a tenu à souligner le colonel Baratuza, tant qu’un militaire n’est pas en service, ou même s’il l’est, mais commet des infractions avec des civils, il peut être poursuivi et arrêté par des organes autres que militaires. «  L’adjudant Nyongera a été arrêté et interrogé avec d’autres policiers et civils », a complété Pierre Nkurikiye qui s’est présenté comme le porte-parole de toutes les polices. Selon le colonel Baratuza, l’armée ne peut pas kidnapper ses propres éléments, qui peuvent l’être par des ennemis de ce corps. « Et quand cela arrive, nous déployons tous les moyens pour les retrouver, comme on le fait pour tout autre citoyen ou même des vaches. Certains sont récupérés, comme le lieutenant kidnappé dans la Rukoko, d’autres disparaissent. »

Et Jean Bigirimana ?

Un journaliste a voulu savoir où en sont les enquêtes pour connaître le sort du journaliste Jean Bigirimana du journal IWACU, disparu depuis 71 jours. « Nous avons remis le dossier concernant ce cas au parquet de Muramvya, et je ne peux pas en divulguer les éléments, la loi me l’interdit », a répondu le porte-parole de toutes les polices. « Ce qu’il dit est vrai. Nous remercions le journal Iwacu pour les indices qu’il a fournis à la police, ils ont été pris en compte dans le dossier. Nous lançons un appel à toute personne susceptible de nous aider dans ce dossier, afin qu’il aille en justice le plus rapidement possible », a ajouté Agnès Bangiricinge, porte-parole de la Cour suprême.

Forum des lecteurs d'Iwacu

16 réactions
  1. Alicia

    Cette séance d’affabulations est tout simplement une mise en scène tragicomique car toutes les réponses de ces gens sont ressacées chaque jour depuis des lustres.

  2. Micombero

    Oui eefectivement la Belgique et Kigali comptent massacrer bcp de Burundais pour recuperer l’Or et le Nickel Burundais. Mais, il se heurteront à une resistance farouche des 11 millions de Burundais.

    • roger crettol

      Là, je ne comprends plus mon monde … oubliés, Paris et Washington ? Ces deux derniers petits ennemis restants ne prévaudront jamais contre le farouche Royaume à la Glorieuse Antiquité, pas de soucis à avoir.

      Et puis, tout le monde sait que les brasseurs bruxellois rêvent de faire main basse sur Brarudi, un des joyaux de l’industrie burundaise. L’or et le nickel – quelle idée ! D’autant que des médisants racontent que le nickel aurait été attribué à des Sud-Africains. Mais la bière, ça c’est un placement de rendement ! Et comme les Barundi n’ont pas finfi de noyer leurs soucis dans la bière, c’est le plus sûr des placements.

      Santé, mon frère Micombero !

      JerryCan

  3. kibwa

    Je pleure ceux qui perdent leurs temps à encore écouter la radio kabondo de la clique aux afffaires vers l’enfer!!!!!
    Quant à Nzobonariba qui devrait inspirer sagesse par ce que vieux selon l’internote d’en haut, je dis à mon frère ceci  » Inzira yanyereye ntiyuma » . La vérité ne s’est jamais approché de cet homme, raison pour laquelle il mourra avec la parole des autres sur la tête!!!!! Et quelle parole encore!!!
    Bonne soirée chez vous
    KIBWA

    • Rugamba J.P

      ?je suis d’accord avec toi @Kibwa.

  4. Kayanda wa muyanda

    Est-ce que ce genre de voyoucratie n’a pas encore pensé à sa fin?

  5. Yves

    70 jours pour que la police transmette le dossier sur la disparition deJean Bigirimana au parquet ? C’est une honte. Qu’ils ne viennent pas nous dire que tout est mis en oeuvre pour le retrouver. Lamentable, à l’image de ce résidu qui ose encore s’appeler Justice. Il y a bien longtemps que la justice a déserté ce pays. Mais elle reviendra car les hommes disparaissent mais la Justice, toujours, renait de ces cendres. Et les bourreaux d’aujourd’hui deviendront les condamnés de demain.

  6. RUGAMBA RUTAGANZWA

    2Gervais ABAYEHO:  »Un journaliste a voulu savoir où en sont les enquêtes pour connaître le sort du journaliste Jean Bigirimana du journal IWACU, disparu depuis 71 jours. « Nous avons remis le dossier concernant ce cas au parquet de Muramvya, et je ne peux pas en divulguer les éléments, la loi me l’interdit », a répondu le porte-parole de toutes les polices »

    Voilà les réponses, oh combien ridicules, de ceux-là même qui manipulent les gens pour les emmener de force manifester contre le rapport, on ne peut plus juste, des NU sur les crimes commis au Burundi par les agents de l’Etat appuyés par les miliciens Imbonerakure. Le ridicule ne tue pas purement et simplement !! On ne sait pas si on doit en rire ou en pleurer. En ce qui me concerne, laisse-moi en pleurer car Jean BIGIRIMANA, ce journaliste innocent est parti trop tôt, injustement et lâchement assassiné, probablement atrocement laissant de jeunes orphelins (qui sont blessés pour toujours) et une jeune veuve derrière lui.. ! Son cas ne cesse de me rappeler celui de mon père parti dans les mêmes conditions durant la triste et maudite nuit du 29 Avril 1972 a seulement 34 ans. Je le pleure toujours.

  7. Kabingo Dora

    Les conférences de presse des porte parole du gouvernement sont devenues ce que j’appelle « une orgie mensongère »

    • Mariya Budangwa

      @Rugamba Rutaganzwa

      As-tu jamais demander justice pour ton père depuis ce temps?

  8. Iwacu a commis une petite erreur en appelant Baratuza « Pascal » au lieu de « Gaspard ». Le but de mon commentaire n’était pas de souligner cette erreur mais de revenir sur cette séance de porte-paroles qui est vraiment venue ajouter la distraction aux multiples distractions. Tout le monde sait que c’est une séance de mensonges sans nom et pourtant on en fait un événement et des ressources sont gaspillées dans un pays sans ressources. Quant aux accusations contre les pays voisins ou lointains mais amis, c’est une fuite en avant pure et simple. Et dans tout cela c’est la France qui me fait rigoler. Elle est victime de quoi? Tout le monde croyait que la France était au chevet de Bujumbura. On aura tout vu et tout entendu. Il est fort possible que sa diplomatie soit trop compliquée, ses actions et ses soutiens ont un niveau d’abstraction qui nous dépasse et, tant pis, nous la mettons dans le même panier que la Belgique et le Rwanda. A elle d’être engagée avec des actions concrètes et, s’il le faut, sans honte comme celles de Luc MIchel qui ne se cache pas si non il faut qu’elle s’attende à une lutte sans merci.
    L’idée des porte-paroles de donner des points de situation n’est pas mauvaise en soi. Mais c’est le message qu’ils donnent qui est pathétique. Un homme comme Nzobonariba, de par son âge devrait se sentir interpellé par le devoir de dire la vérité et de conseiller des voies de sortie de la crise. Mais il n’a pas honte d’être une marionnette et une caisse de résonnance de ceux auxquels il devait devait prodiguer des conseils puisque « yababoneye izuba ». En attendant, victimisons les autres pays!

    • Orignal

      @ Kalaas, vous avez droit de le dire comme vous le comprenez . Mais , est-ce possible de laisser les autres le dire comme ils le comprennent aussi ? Tu es sans ignorer qu’il y a deux camps, dont un, est celui dans lequel tu appartiens , et le dernier qui est celui du gouvernement . A l’heure actuelle , il est quasiment impossible que ni toi ni l’autre vous trouviez la solutions aux problèmes créés par vous mêmes .
      Je me suis souvent demandé si l’histoire dit quelques chose à certains burundais. Je suis convaincu qu’ aujourd’hui, Faustin Twagiramungu, Kanyalengwe , les libyens , syriens et les irakiens regrettent de leurs gestes. Tout ce monde était bien avant ces soi disant changements dont ils ont aidé à opérer . C’est un mensonge de penser que ceux qui préparent la guerre nous cherchent la paix. Mes félicitations aux gabonais qui ont su la vraie valeur d’une court constitutionnelle.

      • @ Original
        Je suis d’accord avec vous mais je ne me sui jamais opposé aux autres quand ils disent les choses comme ils le comprennent! Vous m’avez mal lu ou mal compris. Dans tous les cas la mauvaise lecture ou l’incompréhension n’est pas votre monopole

      • Tuziki Eline

        @Original
        Moi aussi je vous félicite beaucoup, au moins la fin de votre message à de la crédibilité. Très bonne chose comparer les élections gabonaise à celle du Burundi, tous ont été truqués! Je t’invite à garder un oeil sur le Gabon pour la suite, rien de rassurant.

    • Lambert

      Merci M. Kalaas du commentaire.

    • SEMIGABO

      @Tous ces porte-mesnonges (pardon…. paroles):

       » Il y a un mensonge, le vrai : quand un homme applaudit sans comprendre; quand un homme ferme les yeux pour ignorer la vérité ; quand un intellectuel troque sa conscience et son âme pour des biens matériels ; quand par peur de la mort ou simplement de certain désavantages, un homme sourit au malfaiteur, au tyran et au voleur ; quand un peuple refuse de se battre, de se responsabiliser parmi les autres; et quand un dirigeant agit comme s’il avait inventé son pays, quand il ruse avec les lois. Ce mensonge tue les hommes et les nations. « Norbert ZONGO

      Norbert ZONGO est un journaliste burkinabè né en 1949 à Koudougou et mort assassiné le 13 décembre 1998

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