Lundi 23 décembre 2024

Editorial

Cessez-le-feu… parti en fumée ?

29/08/2019 Commentaires fermés sur Cessez-le-feu… parti en fumée ?

Sans mauvais jeu de mots, on peut dire que le cessez-le-feu pour mettre un terme à l’intolérance et à la violence politiques annoncé jeudi 22 août 2019 et convenu par les leaders des partis politiques n’a pas fait long feu. Tout au moins à Mubimbi dans la province de Bujumbura. «Un feu de paille », diraient les mauvaises langues. Mais ’’Honni soit qui mal y pense !’’

Mais visiblement, le message n’est pas encore parvenu aux militants du CNL et du Cndd-Fdd de la colline Burenza dans cette commune où les échauffourées entre les partisans de ces deux formations politiques ont fait un mort, 7 blessés et plusieurs arrestations dans la nuit de dimanche à lundi.

L’épouse de la victime pleure toujours. Elle est inconsolable. Cette veuve a désormais  sur les bras cinq orphelins à élever, seule. Sacrifié sur l’autel de l’intolérance ou de la violence politique, son mari, un membre du comité ’’mixte’’ de sécurité essentiellement constitué de militants du parti au pouvoir, ne rentrera pas.

Que d’espoirs déçus ! Pourtant, les belles paroles avaient été saluées et applaudies des deux mains. Les politiques présents dont les ténors des partis politiques et le premier vice-président de la République, se sont donné un mois pour conclure un ’’cessez-le-feu définitif ’’ afin de cheminer vers des élections apaisées.

Mais ces incidents malheureux sont autant de points d’interrogation, des questions : Cessez-le-feu ou effet d’annonce ? De la poudre aux yeux ? Pas de procès d’intention.

Ces leaders ont tapé du poing sur la table pour dire non à l’intolérance politique avec ses allures inquiétantes n’augurant rien de bon pour le prochain scrutin. D’ici 2020, le chemin est encore long, parsemé d’embûches et d’inconnus.

Pourvu qu’il n’y ait pas d’autres Mubimbi ou d’autres Rugari. Qu’il n’y ait plus d’autres permanences vandalisées ou d’autres empoignades suivies d’arrestations…’’sélectives’’.

Mais que les mêmes politiques annoncent surtout  des mesures d’accompagnement. Que les gouverneurs conviés à cette grand’messe de la semaine dernière prennent le relais.

Qu’il y ait des « comités mixtes de sécurité » réellement mixtes ou inclusifs. Qu’il n’y ait pas de ces discours officiels incitant à la haine ponctués de ces chansons peu rassurantes.

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