Plus de 70% des cas d’accidents sur nos routes sont dus à la défectuosité (manque de freins, de phares etc) des véhicules de transport des personnes et des marchandises. Pire : plusieurs possèdent de fausses cartes de contrôle technique.
<doc3937|right>Ce sont des taxis voitures, des minibus, des bus (surtout de marque {Coasters}), des camionnettes opérant à Bujumbura et à l’intérieur du pays, d’après une étude réalisée par l’association Action pour le respect de la vie humaine (Arevie) « Les routes sont devenues plus dangereuses », affirme Nixon Habonimana, représentant de cette association. De tels véhicules sont surnommés « poubelles » ou alors « criminels» tandis que leurs conducteurs sont considérés comme des assassins, car précise-t-il, ils mettent la vie des innocents en péril. Un chiffre, donné par l’Association pour la sécurité routière et l’assistance aux victimes de la route (Aseravr) : alors que 49 personnes ont été tuées dans des accidents de la route en 2000, le chiffre a triplé en dix ans. Pour l’année 2010, ce sont 257 personnes qui ont ainsi perdu la vie…
Sur un échantillon de 1.856 véhicules, 897 seulement sont en ordre avec le contrôle technique jusqu’à la date du 05 avril 2012, soit 46%. Parmi ceux-là, nombreux possèdent de fausses cartes de contrôle technique, qui leur servent à tromper la vigilance des agents de l’ordre. Cependant, M. Habonimana se demande jusqu’où va le degré de contrôle de la police.
__________________
– {[Des bidons en plastique à la place des réservoirs de carburant->www.iwacu-burundi.org/spip.php?article2466]}
_________________
« Un rapport superficiel »
Eustache Ntagahoraho, commandant à la Police Spéciale de Roulage (PSR) ne reconnaît pas ce qui ressort de ce rapport : « Comment est-ce qu’ils ont eu le parc automobile des véhicules qui circulent à Bujumbura et à l’intérieur du pays ? Les chiffres mentionnés dans ce rapport sont imaginaires. Il s’agit d’un rapport superficiel. » Il souligne qu’à la police, ils ont récemment fait un contrôle rigoureux : « C’est étonnant ! Des marques de véhicules ont été mentionnés dans le rapport qu’on n’a jamais vu circuler dans les rues de la capitale jusqu’à présent.»
<doc3938|right>Néanmoins, le commandant ne nie pas que des véhicules en mauvais état existent et continuent à circuler. Mais pour lui, la responsabilité revient à l’Office des Transports en Commun (Otraco), dont le rôle est de délivrer des cartes de contrôle technique. « Ils devraient revoir leur système de délivrance de ces cartes afin d’éviter qu’elles soient falsifiées car les policiers ne peuvent pas différencier les vraies des fausses », ajoute le commandant. Et de préciser qu’ils se sont rendus une fois sur terrain avec quelques uns du personnel de l’Otraco : « C’est avec leur aide, qu’on a pu mettre hors circulation beaucoup d’entre eux. » En attendant, la police a pris la décision d’arrêter et de saisir tous les véhicules en mauvais état, avec ou sans cartes de contrôle technique.
______________
– [Sécurité routière : bientôt un plan d’action pour réduire les accidents de la route->www.iwacu-burundi.org/spip.php?article2646]
____________
Du côté de l’Otraco, Benoît Ngendakumana, chargé de délivrance des cartes de contrôle technique des véhicules tiers, admet être au courant de cette situation. Et promet que de nouvelles mesures pour reconnaître les vraies cartes seront bientôt communiquées à la police. Normalement, la différence se trouve au niveau du code marqué sur les cartes. « Seule la première lettre et le quatrième chiffre varient en fonction de la validité des cartes », précise M. Ngendakumana. Les services de l’Otraco comptent aussi changer la durée de validité de ces cartes de contrôles techniques en un mois pour plus de précautions. Elle est de trois mois pour les transports rémunérés des personnes, et de six mois pour ceux des marchandises.