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Ces irréductibles de la Cabiza, tranquilles dans une réserve naturelle

05/05/2013 Commentaires fermés sur Ces irréductibles de la Cabiza, tranquilles dans une réserve naturelle

Neuf mois après la décision du ministre de tutelle de les expulser, les habitants de la Cabiza continuent de vivre comme si de rien n’était. Et d’ailleurs, le plan logistique de relocation traîne quelque peu.

<doc7873|right>Neuf mois après [la décision du ministre de l’Environnement de les expulser à la fin du mois d’août 2012->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article3508], les irréductibles habitants de la Cabiza sont bel et bien toujours là. Leur village est situé dans la réserve naturelle de la Rukoko vers la rivière Rusizi, à presque 8 kilomètres de la route Bujumbura-Cibitoke vers la Rukoko. Plusieurs maisons en paille y sont construites. La plupart sont d’ailleurs emportées par les eaux pendant la période pluvieuse.

Plus de 3.800 ménages sont installés sur le site, occupés depuis 1967 pour cultiver le coton, selon ceux qui y vivent. Pendant la journée, hommes et femmes sont dans les champs cotonniers de la Compagnie de gérance de réserves cotonnières (Cogerco). Et en profitent des terres aux alentours pour d’autres cultures comme le haricot, le maïs, les tomates.
Ce village est dépourvu d’eau, de centre de santé et d’école. Leurs enfants étudient à Gihungwe, à 8 kilomètres et l’eau potable se trouve à 5 kilomètres. D’après Jean Paul Shikiro, un des responsables du village, le cholera a déjà attaqué certains ménages. Et malgré les mauvaises conditions hygiéniques, ces habitants désirent demeurer dans cette réserve naturelle : "Tous ne pensent qu’à la fertilité du sol !", soufflent les gardiens de vaches proches du village.

« La réserve doit être protégée »

Ildephonse Bazirutwabo, administrateur par intérim de la commune Gihanga, affirme que ces gens doivent quitter cet endroit. Pour lui, personne ne peut réclamer ces parcelles parce qu’elles reviennent à la réserve naturelle. « Elle doit être protégée. » L’administrateur Bazirutwabwo constate que les habitants de Cabiza viennent de différentes provinces du pays : « Ils se sont attribués des parcelles sans l’accord d’aucune autorité communale ou provinciale. »

Jean Mugishawimana, directeur technique à l’INECN (Institut National pour l’Environnement et la Conservation de la Nature) rappelle également que ces gens doivent retourner chez eux. Il assure que le travail d’identification est en cours : «On trouvera d’autres parcelles pour ceux qui n’ont pas de terres ». Quant aux autres, il estime qu’ils doivent regagner leurs provinces d’origine. A cet effet, « des tentes et bus seront disponibles pour que ces habitants rentrent dans la dignité. » Cependant, il ne précise pas quand l’opération va commencer. Le directeur technique à l’INECN espère que ces gens n’engageront pas de bras de fer car les parcelles de Cabiza ne leur appartiennent pas.

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