Les femmes sont censées ne plus tomber enceinte avec une ligature des trompes, efficace à « 99,5% ». Mais certaines font figure d’exception. Eclairage d’un gynécologue.
Avec stupéfaction, une quadragénaire apprend qu’elle est enceinte du 5ème enfant. Pourtant, trois ans auparavant, elle avait demandé une ligature des trompes après son 4ème accouchement par césarienne. Son gynécologue lui avait recommandé d’éviter à tout prix une autre grossesse. « Beaucoup de césariennes, ce n’est pas bon, c’est même dangereux, lui avait dit le médecin.
Au début, un retard de ses menstruations ne l’’inquiète pas trop. Elle est sûre qu’elle ne peut plus avoir un bébé. Mais le retard perdure. Intriguée, Elle finit par consulter. Surprise : une grossesse de trois mois, déjà !
Mais le fœtus était déjà mort depuis deux semaines. Les médecins lui ont donné des médicaments pour provoquer l’avortement. C’est après avoir souffert, pendant 24 heures, que le fœtus finit par être expulsé.
Une autre femme confie être tombée enceinte de son 7ème enfant par « magie » ! Un an après avoir mis au monde son « cadet », elle a décidé de se faire opérer pour une stérilisation définitive, à l’insu de son mari. Car ce dernier s’y était opposé.
Deux ans après l’opération, le « miracle » se produit. Elle porte un bébé, à sa grande surprise. Lors d’un contrôle, après l’accouchement, le médecin trouve que l’opération de ligature est bien réussie même si elle a mis au monde. Ainsi, l’enfant a été nommé « Ahishakiye » (quand Dieu veut…)
Faire attention à la technique utilisée !
Le gynécologue Salvator Harerimana parle de cas « exceptionnels » qui dépendent de la méthode utilisée lors de l’intervention. La ligature des trompes est une opération de stérilisation définitive, d’après ce spécialiste.
Il explique que la trompe est un organe très fin, vascularisé, qui joue un rôle très important dans la reproduction. C’est comme un pont qui permet la conception. C’est une sorte de tuyau qui relie l’utérus et les ovaires.
Leur rôle : c’est le lieu de rencontre des deux cellules reproductrices, le spermatozoïde et l’ovule. « La ligature des trompes signifie donc empêcher la rencontre de ces deux gamètes en coupant le pont. »
L’opération consiste à faire une sorte de nœud de part et d’autre des trompes. Puis l’on sectionne pour éviter toute continuité des cellules. Ce que Dr Harerimana appelle« ligature-section ». « Si le chirurgien oublie de couper et que le fil se résorbe, ce qui est rare, cela peut expliquer certains échecs. »
Une autre méthode qui peut conduire à un échec : la technique de « clampage » (mettre une sorte de pince) sans sectionner. Si le clampage lâche et que l’étanchéité n’est pas parfaite, l’échec est évident.
Sinon, estime le gynécologue, la méthode reconnue est la « technique de Pomeroy ». Elle consiste à former une petite boucle sur la trompe pour en couper ensuite la partie supérieure.